
Le nouveau chef de la diplomatie malgache a répondu hier aux interrogations sur sa nomination au sein du gouvernement Ravelonarivo.
A peine rentrée, hier à 12h, au pays après une mission d’observation électorale aux Comores en tant que présidente de la CENI-T, la nouvelle ministre des Affaires Etrangères, Atallah Béatrice, mettra le cap aujourd’hui sur Addis-Abeba pour la 24e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat de l’Union africaine. Mais entre ces deux déplacements, le nouveau chef de la diplomatie malgache n’a pas pu ignorer certaines interrogations sur sa nomination au sein du gouvernement Ravelonarivo. « J’étais à l’étranger lors de la formation du nouveau gouvernement. C’est une très grande responsabilité que le président de la République et le premier ministre me confient aujourd’hui. Je suis honorée par cette confiance. Cependant, je risque de vous décevoir car je ne m’exprimerais pas davantage sur ce sujet étant donné que je viens d’arriver et que je n’ai pas encore effectué la passation de service », a souligné Atallah Béatrice.
Récompense présidentielle. A la question de savoir si sa nomination n’est pas une récompense du président de la République à son endroit, la nouvelle patronne des Affaires Etrangères malgaches de répondre : « Nous entrons dans une nouvelle ère après des années de crise que notre pays a traversées. Chaque citoyen est amené à prendre ses responsabilités. Vous savez que nos relations avec nos pays amis se trouvaient perturbées. Je suis appelée aujourd’hui vers d’autres responsabilités. Je l’accepte car je suis au service de mon pays. » Interrogée si cette nomination ne va pas entacher la neutralité de l’ex-présidente de la CENI-T, Atallah Béatrice d’expliquer : « J’ai été présidente de la CENI-T depuis 2012. Les élections que nous avons menées ont permis de mettre fin à la crise. Si vous avez suivi ces élections vous avez sans doute noté que les électeurs se sont déplacés en masse et que les concurrents se sont félicités quelques jours seulement après la date du scrutin grâce notamment à ce climat de confiance que l’on a pu instaurer. Madagascar n’a pas traversé une autre crise postélectorale. Pour la CENI-T, c’est une mission accomplie. Je suis appelée vers d’autres responsabilités. Etre ministre des Affaires Etrangères aujourd’hui, c’est une suite de travail. Le poste du ministre des Affaires Etrangères est apolitique. Je l’accepte car je suis au service de mon pays. »
Avenir. Interrogée sur l’avenir de la CENI-T après son départ pour le ministère des Affaires Etrangères, Atallah Béatrice de rassurer : « Il n’y a rien à s’inquiéter. Tout est déjà prêt pour les Communales du 17 juillet. On a déjà fixé les calendriers. Le personnel de la CENI-T est déjà formé. Bref, mon départ ne devrait plus poser de problèmes. » A noter que la passation de service entre le nouveau chef de la diplomatie et son prédécesseur aura lieu lundi prochain à Anosy. Une occasion pour Atallah Béatrice de dévoiler la nouvelle orientation diplomatique qui devrait être une diplomatie économique conformément aux défis relevés par le Programme National pour le Développement (PND).
Recueillis par R. Eugène