L’atelier national sur la refondation totale de Madagascar a pris fin, hier à Fianarantsoa. Près de 800 participants, issus de toutes les forces vives de la nation, ont été présentes et ont accouché d’une résolution qui exige la mise en place de nouvelles structures. En général, le constat est unanime : « les dirigeants actuels ne sont pas en mesure d’instaurer et de garantir la vérité, la sécurité et la paix à Madagascar ». Pour que la refondation totale de la nation soit donc, effective, nombreux paramètres doivent être observés.
Réformes judiciaires. Parmi ces paramètres figure la mise en place d’une justice indépendante. En effet, la plupart des participants, pour ne pas écrire qu’ils ont été unanimes, exigent à ce que l’impunité ne soit plus de rigueur, et que la justice ne soit plus sous l’emprise de l’argent et des diverses pressions. Mais ce n’est pas tout, ils amorcent la refonte des textes qui défavorisent les Malgaches. On cite, par exemples, les lois relatives au foncier, au « dinam-pokonolona », ou encore celles qui ont trait à l’exploitation des ressources naturelles. Par ailleurs, les 800 participants ont dit non au bain de sang, une pratique qui ne fait que détruire les Malgaches et qui occasionnent des crises trop négatives pour l’économie et le social. Jusqu’à maintenant, les responsables de ces bains de sang n’ont pas encore été écroués. Ils n’ont même pas été jugés. Et pourtant, on argue toujours que « tout le monde est égal devant la loi ». D’ailleurs, c’est réécrit dans cette résolution. Bien évidemment, ce sont des recommandations ordinaires. Sauf que cette fois, va-t-on procéder à la mise en place d’une structure indépendante des sages qui regroupera des hommes d’églises et des hommes modèles au sein de la société. « Cette structure sera chargée de surveiller l’utilisation des privilèges de puissance publique, et de protéger la population contre les cas d’iniquité », lit-on dans la résolution.
Rendre des comptes. Pour que ces deux jours d’échanges ne soient réduits à un simple palabre stérile, le K3F et les participants à l’atelier ont décidé de mettre en place, dans les régions, des sous-structures de K3F qui auront pour tâche de réaliser, accomplir les points focaux de cette résolution. En parallèle, les participants sont tenus de rendre des comptes auprès des citoyens dans tout Madagascar. Enfin, le K3F a rappelé qu’il se limite en un espace de dialogue entre les forces vives de la Nation. A suivre.
Aina Bovel