La tenue de cet atelier, une grande première, est comme un nouveau départ pour les populations vulnérables du Grand Sud.
Hier, c’était le coup d’envoi pour l’atelier de concertation nationale sur les problèmes récurrents relatifs à la sécheresse dans le Grand Sud. A première vue, les participants venus nombreux, motivés et déterminés, composés généralement des membres du Gouvernement, des collectivités locales, des natifs du Grand Sud et des partenaires techniques et financiers (PTF), sont confiants qu’à la fin de l’atelier, il apparaîtra enfin une solution durable permettant de lutter efficacement contre le « kere ». D’ailleurs, lors de sa prise de parole à l’occasion de la cérémonie d’ouverture officielle de l’atelier, Onitiana Realy, ministre de la Population, de la Protection Sociale, et de la Promotion de la Femme (MPPSPF), a insisté sur le fait que l’important est maintenant d’agir ensemble, mais non pas de critiquer tout bêtement ce qui s’était produit auparavant. «L’heure n’est plus au débat sur la définition du « kere », mais de travailler ensemble afin de trouver les solutions durables permettant d’éradiquer enfin l’insécurité alimentaire dans le Sud. Au cours de ces deux jours, nous devrons être motivés par l’obligation de résultats», déclare-t-elle. Trop émue, elle a fini par se fondre en larmes après avoir supplié les participants à bien travailler. Cela, au point de l’obliger à interrompre son discours.
Un million de Malgaches. Aussi, la venue d’une forte délégation gouvernementale dirigée par Rivo Rakotovao, ministre d’Etat chargé des Projets Présidentiels et de l’Aménagement des Territoires (MEPPAT), a donné un grand espoir aux participants sur l’efficacité de la lutte contre le « kere » à l’issue de cette concertation nationale. Une douzaine de ministres ont été alors vus à Ambovombe, lors de ce premier jour, «non pas pour faire du tourisme, mais pour travailler afin de redonner espoir aux populations qui luttent pour leur propre survie». Surtout que le Programme Alimentaire Mondial (PAM) rapporte que près d’un million de Malgaches de 7 districts dans les régions du Sud sont en situation d’insécurité alimentaire et 400 000 personnes sont sévèrement touchées par la malnutrition aiguë.
Actions d’urgences. Le manque de coordination des interventions dans le Grand Sud a été également rappelé. Ainsi, tous les intervenants ont été appelés à rectifier le tir afin que le « kere » ne soit plus qu’un mauvais souvenir. Déjà hier, des propositions de solutions ont vu le jour, à l’issue des travaux de commission. Les ministres ont profité de cette descente pour réaliser des actions d’urgence en faveur des populations vulnérables. De ce fait, 500 T de vivres et de non-vivres vont être distribués à 350 000 personnes, pendant 10 jours. Par ailleurs, 40T de riz ont été remis à l’issue de la 2e vague de Téléthon initié par le ministère de l’Education Nationale. Sans oublier les 35 millions Ar attribués au MPPSPF Ar pour faire réaliser des travaux HIMO avec l’appui du MTP, la remise de 3 citernes d’eau de 6 000 m3 chacune pour trois communes à Androy et le mois de distribution gratuite de médicaments par le ministère de la Santé Publique. Bref, les autorités venues dans le Grand Sud n’ont pas manqué de souligner que tout ceci n’est qu’un début.
Arnaud R.