Terreur dans le quartier lorsque des tirs nourris ont été entendus trois heures durant. Une attaque à main armée et des bandits abattus…
Il est précisément 13 heures et trente à Antsahamamy, un quartier situé non loin d’Ambolokandrina lorsque des coups de feu se font entendre. « J’ai été à bord d’un taxi-be avec mon fils de trois ans lorsqu’un homme, ayant la quarantaine, est sorti du kiosque de Telma et a tiré en l’air. Au début, les passagers ont cru que l’un des pneus avait éclaté. Mais lorsque les bruits se sont répétés, tout le monde a compris qu’il s’agissait de détonations », a raconté Véronique, une mère de famille qui a vu une partie de la scène. Un mouvement de panique s’est déclenché dans le transport en commun et les passagers se sont couchés à même le sol pour éviter les balles perdues, a continué notre interlocutrice. Hier, pas moins de trois bandits armés de kalachnikovs ont fait irruption dans le kiosque de l’opérateur téléphonique Telma du quartier concerné. Les uns se sont introduits dans l’endroit et ont menacé de mort les responsables tout en les tabassant. Un autre armé de kalachnikov, vêtu d’un blouson bleu ciel, d’un survêtement noir et d’une cagoule qu’il n’a pas mise, a quant à lui assuré la couverture de l’opération dans la cour de l’enceinte. Il a tiré en l’air à quatre reprises pour faire reculer les curieux venus nombreux au premier coup de feu. Sur place, nous avons appris que l’attaque d’une boucherie à Ambolokandrina et celle d’un autre point de vente à Ambatoroka ont précédé ce vol à main armée et qu’elles auraient été perpétrées par le même groupe de malfrats. Les policiers d’intervention ont débarqué en un temps record. Les éléments du Service Anti-Gang et de l’Unité d’Intervention Rapide ont fait un ratissage du quartier. Ils se sont mis aux trousses des bandits et après quelques minutes, il y a eu échange de tirs. Tout Ambolokandrina a entendu des tirs nourris pendant près de trois heures. Vers la fin de l’après-midi, la police a fait état de quatre bandits abattus, d’un autre arrêté avec des blessures par balle et d’une kalachnikov saisie. L’opération ne s’est pas arrêtée à ce stade puisqu’un autre homme, probablement celui vêtu de blouson bleu ciel, était encore recherché. A l’heure où nous nous mettons sous presse, la police d’élite a continué la chasse à l’homme et elle ratissait tous les dédales d’Antsahamamy. Les bandits abattus étaient visiblement des jeunes hommes entre 25 et 30 ans. La police a fait remarquer que ce sont des professionnels du banditisme et déjà fichés dans une liste noire. Comment ces malfrats se sont-ils procuré d’une arme de guerre, un Kalachnikov ? L’éternelle question se pose quand un cas de ce genre se produit…
D.R
