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dimanche, juillet 13, 2025
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Atteinte à la démocratie : Des dérives inquiètent activistes et politiciens

Actuellement dans l’opposition, Rivo Rakotovao vante la vertu du sens de l’écoute.

Des langues se délient actuellement pour soulever certaines entraves à la démocratie dans le pays.

Alors que le ministère de la Communication entame une tournée d’information dans des villes de province afin de promouvoir l’entrée en vigueur de la nouvelle loi relative à la communication médiatisée, et jubile dans la foulée à travers ce nouveau texte sur une victoire pour la presse et la liberté d’expression. D’autres voies, en revanche, abordent le sujet à partir d’un autre angle. Elles sont convaincues que les réalités se décalent complètement du discours officiel et que la liberté d’expression est « menacée » dans le pays. Selon le président du Sénat, les intimidations qui pèsent parfois sur les opposants sont révélateurs d’une velléité de  museler ceux qui ne partagent pas le même avis que les dirigeants.

En péril. Si l’Etat persiste sur cette ligne, il va sans dire que « la démocratie perdra son sens », selon Rivo Rakotovao. Alors qu’actuellement, cette « démocratie est déjà en péril », a soutenu récemment Pierre Lenoble, président du Haut conseil pour la défense de la démocratie et de l’Etat de droit. Et le contexte de la crise a beaucoup pesé à ce propos. La situation d’urgence sanitaire a contribué, selon ce dernier, au déclin de cette démocratie. Depuis mars de cette année, la liberté d’expression a sans nul doute connu des hauts et des bas. Le cas d’Arphine Helisoa, journaliste proche de l’opposition, a défrayé la chronique, lorsque cette dernière a été tenue responsable par les autorités d’une publication diffamatoire sur une page Facebook qu’elle gère. Elle est passée par la case prison avant d’être relâchée. Dans l’autre sens, une telle affaire ne dépasserait même pas le stade de l’enquête, s’inquiète alors Rivo Rakotovao.

Huit mois. Le président du Sénat décrie une situation de deux poids deux mesures quand il s’agit de liberté d’expression. On sait, selon ce dernier, que les détracteurs du régime reçoivent également les plus pires outrages sur leur personne. Mais Rivo Rakotovao constate que sur ces cas, les autorités se terrent dans le silence. « Je suis moi-même victime d’outrage sur les réseaux sociaux et on m’a déjà accusé à tort de fomenter un coup d’Etat avec un ancien ministre de la Défense nationale », témoigne-t-il. Une plainte a été déposée concernant l’affaire, mais huit mois après, « toujours rien », s’étonne alors le président du Sénat. Ce dernier craint ainsi que les textes relatifs à la liberté d’expression soient instrumentalisés pour seulement viser les opposants qui sont, selon toujours Rivo Rakotovao, scrutés dans leurs moindres faits et gestes.

Atteinte à la sûreté de l’Etat. Les réseaux sociaux sont donc sous haute surveillance depuis un certain temps et le moindre écart de conduite pourrait ainsi coûter cher à certains. C’est le cas de Diamondra Andrianarisoa, modératrice d’une page Facebook  dédiée à la politique à Madagascar, qui est poursuivie pour « atteinte à la sûreté de l’Etat et diffusion de fausses nouvelles », suite à des publications sur le réseau social. Cette dernière, qui nie avoir tenu la clé des publications sur la page, n’a pas échappé à l’intransigeance des textes en vigueur. Elle voit alors que la liberté d’expression est menacée et pour éviter une telle mésaventure, le blogueur Koto Lilahimahitsoambo, établi en Europe, qui rassemble près de 50.000 abonnés sur sa page Facebook, a pris la décision radicale de « se taire à jamais sur les sujets qui sont susceptibles de gêner le régime ». Il est convaincu que la démocratie dans le pays est menacée.

Rija R.

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