L’avenir, dit-on, n’est pas écrit. Cela est vrai à Madagascar plus qu’ailleurs. Le régime actuel, malgré toutes les promesses non tenues par le chef de l’Etat, ne semble pas pour l’instant inquiété. Les différents problèmes qui auraient pu provoquer une explosion sociale, ont été résolus in extremis, mais on ne peut jurer de rien si le Président de la République et son équipe n’élaborent pas une stratégie établie sur le long terme.
Attendre et voir
L’alerte de la fin du mois de janvier qui avait vu les autorités gagnées par la panique a peut-être été salutaire pour le pouvoir en place. Ce dernier a pris conscience de la gravité de la situation et s’est réveillé de la torpeur où il se trouvait. Les mesures prises ont calmé en partie les velléités de contestation. Cependant, la crise aurait pu quand même avoir lieu à cause de ce délestage persistant. Le ciel est quand même venu à l’aide des responsables de la Jirama après qu’il a déversé des trombes d’eau sur les Hautes Terres. Une fois de plus, le climat social s’est apaisé, les consommateurs étant convenablement approvisionnés en électricité. La situation est pour le moment apaisée, mais les problèmes pourront se reproduire à l’avenir si des solutions pérennes ne sont pas trouvées. Des projets ont été présentés après la réunion des bailleurs de fonds à Paris au mois de décembre. Ils ne pourront pas être réalisés tout de suite et ils ne combleront pas les besoins immédiats. Le plan élaboré par l’administrateur délégué de la Jirama pour assainir la société ne portera ses fruits que dans quelque temps et nul ne sait s’il sera appliqué dans sa totalité. La volonté politique est nécessaire et ne pourra être efficiente que si le chef de l’Etat est impliqué. La population, pour l’instant, reste plutôt dubitative, échaudée par ce qu’elle a vu dans le passé. De belles paroles ont été prononcées par le Président de la République, mais n’ont pas été suivies d’effet. Plus que jamais, l’expression « attendre et voir » prend toute sa signification.
Patrice RABE