L’intersyndical est passé à l’acte. Coupure d’électricité au ministère de l’eau qui n’a pas honoré sa facture et n’a pas réagi comme tout bon client aux sommations. Le Ministère de l’Energie qui devait connaître le même sort, l’a échappé belle. Mais ces opérations partagent les avis dans le public. De retour de Gaborone où il a participé au 35e sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de la SADC axé sur le renforcement de l’Industrie, le président de la République Hery Rajaonarimampianina n’en revient pas devant le passage à l’acte de l’Intersyndical lorsqu’il martèle que l’Etat a toujours subventionné la Jirama. Que le montant de ces subventions s’élève entre 200 à 400 milliards d’ariary, soit le 1/5ème des rentrées fiscales.
Attention à l’anarchie
Quoi qu’il en soit, la situation va de mal en pis. L’anarchie menace. C’est le syndicat et non pas le service idoine de la société qui coupe le courant d’un client. Le personnel de la Jirama est divisé en ce moment. Mais ce sont des grévistes qui font barrage à toute concession de la Jirama aux partenaires étrangers. D’après des observateurs, le personnel devrait comprendre que, la Jirama ne lui appartient pas. Les vrais propriétaires de la Jirama sont la population malgache. Les subventions accordées, bon an mal an, viennent des impôts des contribuables. La Jirama appartient à l’Etat qui représente la population. Cette dernière est dans ce cas précis composée des contribuables et des clients de la Jirama qui sont victimes des abus. Cette population des abonnés veut la fin des délestages et une politique de l’énergie qui accorde sa priorité à la modernisation. Elle rejette la mise à genoux devant les sociétés vendeurs de groupes électrogènes qui s’enrichissent énormément à son détriment. Le président de la République en est grandement conscient lorsqu’il met en évidence que l’Etat a beaucoup aidé la Jirama à survivre. Il n’est pas trop tard pour appliquer une politique qui renoue la Jirama avec la bonne gouvernance et la satisfaction des besoins de la population. Une politique en faveur d’un prix juste, non excessif pour que tous les foyers puissent avoir de l’eau et de l’électricité à bon prix sans que cela ne leur coûte une fortune. Il n’y a que le réalisme qui peut sauver la Jirama de la situation catastrophique dans laquelle elle baigne en ce moment. Et pour cause, les intérêts particuliers s’affrontent pour son contrôle. D’où l’audace des syndicats. Pour éviter l’anarchie et la mort de cette société nationale, l’avis de cet individu, simple client de la Jirama, apparaît intéressant. Pour lui, les problèmes et les différentes solutions devraient être présentés en toute transparence à la population, car elle est la première propriétaire de la Jirama, avant le personnel et les sous-traitants. C’est elle qui doit choisir à travers un référendum (pourquoi pas !) la voie à suivre afin de s’assurer que l’on ne dévie pas de l’intérêt général.
Zo Rakotoseheno