« A résidence fixe ! », la mesure administrative contre l’ancien exilé d’Afrique du Sud a pris tout son sens hier. Marc Ravalomanana n’a pas été autorisé par les autorités à rejoindre son domicile de Faravohitra pour fêter son anniversaire. Le message est clair : son déplacement est non négociable. Ses partisans au meeting du Magro ont espéré, jusqu’au bout hier, son retour à Antananarivo. Ils ont dû déchanter. Les députés Tim qui ont pensé réussir le coup de poker de le ramener parce que les négociations, ont-ils assuré, sont en bonne voie. Mais ils n’y arriveront pas, malgré le soutien indéfectible qu’ils apportent au régime actuel.
Au dessus de la mêlée
Marc Ravalomanana affirme-t-on, en haut lieu, n’a pas été arrêté, ni emprisonné. Il est placé en résidence fixe pour sa sécurité et non pas « en résidence surveillée » comme il a circulé auparavant. L’homme, en tout cas, a perdu ses droits d’homme libre. Il est retenu depuis deux mois. Il ne peut ni se servir du téléphone, ni recevoir sans autorisation des autorités, même son épouse et leurs enfants. Le procès reste hypothétique parce qu’il n’y aurait pas de plainte contre Marc Ravalomanana. En revanche, cinq autres personnes sont bel et bien incarcérées dans l’affaire « retour en catimini de Marc Ravalomanana ». Jean Marc Koumba, ancien garde du corps et quatre membres du personnel de l’ACM sont en détention préventive. Leur sort dépend du principal concerné qui n’est toujours pas interrogé. La grande inquiétude du public est de savoir si ces victimes pourront retrouver la liberté et passer les fêtes de fin d’année en famille. Les revendications et implorations adressées aux dirigeants n’ont pas jusqu’à présent porté leurs fruits. Il n’y a aucune explication à ce comportement mais l’impression est à la sourde oreille devant le cas Marc Ravalomanana, comme si sa liberté ne relevait pas des autorités nationales. Quoi qu’il en soit, les dirigeants ne veulent pas donner une impression de favoritisme à l’endroit de l’ancien exilé placé à résidence fixe. Le président de la République Rajaonarimampianina a toujours accompagné la réconciliation nationale qu’il prône de l’Etat de droit. Toujours est -il que l’impatience agite le microcosme politique. La position des députés Tim risque d’être influencée par le sort réservé aux « retenus » d’ Antsiranana. Si ces derniers ne sont relâchés pour les fêtes, il faut croire que bien d’entre eux iront renforcer le rang des opposants. Apparemment l’alliance politique formée autour d’Andry Rajoelina n’attend que cela pour faire basculer en sa faveur la majorité à l’Assemblée nationale. Les dirigeants semblent minimiser la situation en restant au-dessus de la mêlée pour se montrer neutre mais la politique du « ni, ni », adoptée envers les camps politiques rivaux n’a-t-elle pas fait son temps depuis longtemps ?
Zo Rakotoseheno