Est-ce parce que c’est le mois de décembre, le mois des fêtes pour que les politiciens calment le jeu et n’évoluent que dans la discrétion ? Où sont-ils tous passés, pourrait-on se demander à raison devant le vide politique. Il est vrai que les nationalistes des Iles éparses se préparent pour une manifestation dans une dizaine de jours mais sans plus. Si la cause rassemble son urgence continue de diviser et rend la tâche difficile à ceux qui veulent manifester. De même, des députés sont sur la sellette dans le Sud et risquent de se mettre à dos la hiérarchie militaire. La défense d’intérêts particuliers dans une ambiance de vols de bœufs et de lutte contre l’insécurité suscite une méfiance qui envenime les relations. Bien sûr, on chuchote encore dans les coulisses sur l’état de santé du Premier ministre. Mais, il est clair qu’il n’a rien perdu de sa forme. Il est revenu aux affaires avec l’apparence et l’assurance du bien portant. Mais il est certainement conscient de la fragilité du pouvoir. Il a suffi de quelques jours d’absence pour qu’un parti politique envisage de proposer un nouveau PM et pour que les spéculations s’amplifient en vue d’un changement ou d’un remaniement.
Au diapason des fêtes
C’est moins les élections sénatoriales que les fêtes qui rendent discrets les politiciens. Ils savent que la population a besoin de trêve politique en cette période. La pauvreté diminue la ferveur pour les manifestations politiques. Et ce d’autant plus qu’il n’y a pas vraiment d’ordre du jour qui vaille la peine pour s’exciter. A l’Assemblée nationale, l’examen de la loi de finances polarise l’attention des députés qui rêvent toujours d’avoir un budget pour s’acheter des 4×4. Sinon, on se garde bien de céder face aux assauts de l’Exécutif voulant démunir des députés de leur immunité parlementaire. A la présidence, il n’y a toujours pas de directeur de cabinet du président de la République. L’impression est que l’on s’en accommode. Les préoccupations de Hery Rajaonarimampianina vont plus en ce moment au raffermissement des relations de confiance avec les bailleurs de fonds qu’aux affaires internes qu’il ne perd pas de vue mais qu’il laisse aux bons soins du gouvernement. Le président de la République participe depuis deux jours au sommet du changement climatique COP 21 à Paris. L’occasion lui offre de rencontrer ses pairs et les bailleurs de fonds. Mais où sont passés les autres politiciens ? Marc Ravalomanana n’est plus descendu dans l’arène depuis un bon moment. Y aurait-il un accord sur l’abattoir d’Andohatapenaka ? Une chose est sûre, l’ambiance se met progressivement au diapason des fêtes de fin d’année dans les grandes villes. En ce début du mois de décembre, les décorations de magasins et surtout les émissions de radio et de TV donnent la part belle à la musique de Noël et aux cantiques liés à la Nativité. Les politiciens ne reviendront sur le devant de la scène et n’agiront qu’après les sénatoriales.
Zo Rakotoseheno