Le Mapar a fait faux bond. Ce groupement qui a gagné 49 sièges de députés à l’Assemblée nationale est menacé de scission. Plusieurs de ses membres issus des « faritany » ont choisi de changer leur fusil d’épaule. Ils ne se sont pas joints à la déclaration du Mapar qui accuse le président de la République de faillir à la Constitution dans la nomination du Premier ministre. La ligne dure du Mapar conduite par Andry Rajoelina avait proposé Haja Resampa. Il a maintenu cette candidature durant un bout de temps et ne l’a abandonné qu’après des négociations ultérieures. Mais au final, même en changeant de candidat, le Mapar n’a pas obtenu le poste de Premier ministre. Il n’a pas encore décidé d’intégrer le gouvernement Kolo Roger. La partie lui a été plus facile d’avoir le perchoir de président de l’Assemblée nationale et de mettre la main sur le Bureau Permanent.
Au plus tard demain
Le nouveau Premier ministre Kolo Roger est un homme nouveau. Il n’est pas issu de la Transition comme le souhaitent les Etats-Unis. Il a vécu en Europe et plaît aux Européens, en particulier la France. Il est originaire d’une grande famille du Menabe. Il n’aurait pas de casserole à traîner bien que l’on évoque dans certains milieux d’affaires que ses sociétés ont fait faillite. Sinon, il est perçu comme un « raiamandreny » intègre, sage et compétent. Il s’est engagé hier, lors de la passation avec Omer Beriziky le Premier ministre sortant, à concrétiser la vision du président de la République. Son gouvernement sera sur pied au plus tard vendredi, affirme-t-on. Ouvert et prêt à œuvrer pour la réconciliation nationale et le développement économique, il a reçu plusieurs centaines de «CV » de prétendants aux portefeuilles ministériels. La structure et la composition du gouvernement fait l’objet d’une attention minutieuse. Comme pour la recherche d’un Premier ministre, le temps nécessaire semble être accordé pour un accouchement sans douleur. Pas de précipitation. L’exemple vient d’en haut. Néanmoins, les bruits circulent que les membres du gouvernement seront connus aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, l’avènement du nouveau gouvernement met une croix définitive sur la Transition et ses institutions. Omer Beriziky est parti non sans avouer son impuissance face au trafic du bois de rose. Il appartient désormais aux nouveaux chefs de l’Exécutif de marquer de leur empreinte la lutte contre tous les trafics, non seulement de bois de rose mais aussi d’or, de pierres précieuses, de faune et de flore. Cette lutte ne sera gagnée que si l’Etat de droit que veut asseoir le président de la République soit scrupuleusement respecté. Il faut se rendre à l’évidence que l’égalité devant la loi est loin d’être une réalité à cause de la corruption qui gangrène toutes les administrations. Vivement un gouvernement fort !
Zo Rakotoseheno