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mercredi, juillet 23, 2025
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Audit des listes électorales : Feu vert de l’OIF en dépit des anomalies

« Quand le nombre de doublons inscrits sur les listes électorales atteint les 5%, c’est là qu’il commence généralement à être problématique », glisse le général Siaka Sangare. Un seuil dont nous ignorons l’origine. (Photo d’archives)

Nonobstant toutes ces anomalies, l’Oif a donné son feu vert pour la tenue de la présidentielle anticipée.

« Le fichier électoral audité, nonobstant les légères anomalies relevées, est suffisamment fiable pour permettre la tenue d’élections crédibles en 2018 ». Tels sont les propos du général Siaka Sangare, le président du Recef (Réseau des Compétences Electorales Francophones), vendredi dernier, à Nanisana quand il a exprimé les conclusions de l’audit international (mené par l’Organisation Internationale de la Francophonie) qui a commencé le 17 septembre et achevé le 21 septembre.

Nous ne sommes pas sans savoir que les listes électorales revêtent un caractère extrêmement sensible dans la mesure où elles peuvent être manipulées ou faussées. C’est pour éviter ce genre de suspicions que la Ceni (Commission Electorale Nationale Indépendante) a sollicité l’expertise de l’Oif à travers un audit international. La délégation a été dépêchée par la secrétaire générale de l’organisation, Michaëlle Jean, et a été conduite par le général Siaka Sangare, le président du Recef. Dans un premier temps, force est de reconnaître que la Ceni a conjugué beaucoup d’efforts dans l’obtention d’un cadre légal plus ou moins favorable à la tenue d’élections. Mais dans un second temps, force est également de constater que plusieurs imperfections sont susceptibles « d’enlever » les critères « acceptés par tous » et « transparents » de ces listes.

PSH. En effet, dans ses conclusions, le général Siaka Sangare a avancé que « le cadre légal est conforme aux normes légales internationales, inspirées des instruments internationaux tels que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le Pacte International relatif aux droits civiques et politiques (…) ». Mais que nous soyons clairs ! La loi n°2018-008 portant régime général des élections et des référendums ne prévoit aucune disposition relative, par exemple, au cas des personnes en situation de handicap (PSH) que les organisations de la société civile ont requis avant l’adoption de cette loi. Et pourtant, nombreuses parmi elles font partie de l’électorat et doivent voter.

Doublons. Mais ce n’est pas tout. Le général Siaka Sangare, toujours dans ses conclusions, a dévoilé « l’existence d’une trentaine de mineurs et d’une demi-douzaine de milliers d’inscriptions multiples ». Soit environ 12 000 doublons qui représentent « juste 0,1% » pour reprendre les termes du président du Recef. Rappelons que la Ceni, le 14 février dernier, a sorti les premières estimations du nombre  d’électeurs inscrits provisoirement sur les listes électorales. A cette époque, 271 103 doublons  figuraient sur les listes. En avril dernier, elle a fourni les résultats définitifs du nombre d’électeurs inscrits, suivant l’arrêtage définitif au 15 mai. Cette fois, le nombre de doublons était estimé à environ 250 000. Le 12 septembre tout récemment, la Ceni a informé que 10 280 électeurs supplémentaires ont été ajoutés sur le registre électoral car ils figuraient dans la catégorie des électeurs dits « omis ». Ce jour-là, 12 870 doublons sur les électeurs fraîchement inscrits ont été recensés. Actuellement, et en définitive, 9 913 599 électeurs sont officiellement inscrits sur les listes électorales. Mais vendredi dernier, le Général Siaka Sangare a informé que 12 000 doublons sont encore comptés.

Difficultés. Cela porte à croire que la gestion des opérations relatives aux listes électorales est extrêmement difficile. Malgré les efforts déployés par la Ceni et les audits, interne et international,effectués, beaucoup d’efforts restent à conjuguer. Sur ce point, nous ne sommes pas sans savoir non plus que des anomalies relatives aux inscriptions sur les listes électorales surgissent. Il y en a ceux qui sont inscrits, par exemple, à Ambolokandrina mais qui n’ont jamais habité dans ce « Fokontany ». D’autres ont été inscrits sur ces listes durant les révisions annuelles des listes électorales (Rale), entre le 1er décembre et le 15 mai mais qui n’y sont plus après la fermeture. C’est à travers différentes vérifications effectuées qu’ils ont pu le savoir. Sans parler du gel des listes électorales (du 16 mai au 30 novembre) durant lequel aucune ouverture des listes, aucune modification et aucune inscription ne peuvent être entamées. Ce qui sanctionne amplement les jeunes citoyens qui viennent d’atteindre la majorité électorale, ou empêche l’effacement des personnes décédées durant cette période des listes électorales.

Recommandations. Comme à l’accoutumée, des recommandations accompagnent les résultats de l’audit international de l’Oif. « Nous avons fait des propositions pour corriger ces imperfections », livre le président du Recef. Mais justement aucune modification n’a été effectuée. Ces recommandations peuvent être intégrées pour les prochains processus électoraux. Notons que lors de l’ouverture de la réunion sur cet audit, le général Siaka Sangare a fait savoir que « l’Oif n’infligera aucune sanction si les recommandations ne sont pas respectées ». Il a signalé également que « le gel des listes électorales est le fait de la loi et non de la Ceni». Quoi qu’il en soit, et nonobstant toutes ces anomalies, l’Oif a, en quelque sorte, donné son feu vert pour la tenue de la présidentielle anticipée.

Aina Bovel

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