La délégation de l’OIF – conduite par Siaka Sangare – quittera le pays samedi prochain quand elle aura achevé sa mission d’observation ayant trait à l’audit international du fichier électoral. Joint au téléphone, Thierry Rakotonarivo, le vice-président de la Ceni – a informé que « c’est effectivement l’OIF qui se chargera de cet audit international du fichier électoral avec ses experts ». Notons au passage que cette mission a été concrétisée suite à la demande de la commission électorale. «Elle (l’OIF) observe si la Ceni gère l’actuel fichier électoral conformément aux textes nationaux et régionaux en vigueur. Aussi, est-il minutieusement pris en compte le respect des normes internationales en matière électorale », continue ce vice-président de la Ceni. Et pourtant, cette idée ne fait pas véritablement l’unanimité entre la commission électorale et certains politiciens que nous avons pu interroger. « Certes, la Ceni a le droit d’avoir des experts internationaux qui vont participer à la réalisation de l’audit mais c’est à elle de donner les résultats définitifs. A mon avis, c’est le rôle de la Ceni », a-t-il soutenu. Ce qui fait que, l’implication de l’OIF dans ce processus n’est rien d’autre qu’une « ingérence », pour reprendre les termes de ce politicien.
Recommandations. Selon les informations fournies par la Ceni, cette même délégation de l’OIF – après sa mission qui aura duré six jours – présentera le rapport de ses travaux ce vendredi devant les politiciens, les organisations de la société civile, les journalistes et l’Administration. A l’issue de ses travaux, la délégation fera part de ses recommandations qui seront « considérées par la Ceni », comme l’a affirmé Thierry Rakotonarivo. Par ailleurs, la question selon laquelle l’audit du fichier électoral devrait avoir lieu avant ou après les élections et/ou avant ou après les révisions annuelles des listes électorales se pose. « Normalement, l’audit se fait avant les élections pour éviter les fraudes », assure le politicien. Du côté de la Ceni, l’on affirme que « la mission de la délégation de l’OIF se trouve à la première phase. Elle reviendra vers mars 2018, après l’arrêtage provisoire des listes électorales du 31 janvier mais avant l’arrêtage définitif du 15 avril ». L’on attend impatiemment les observations et les recommandations de l’OIF dans ce processus. L’idée étant d’avoir un processus électoral libre, transparent, crédible, juste et accepté par tous.
Aina Bovel