Maître Rabenaivo Andriamisetra a laissé entendre que les quatre jours de garde à vue commence à peser sur la santé de son client.
Prévu se dérouler hier, le défèrement du dossier Augustin Andriamananoro n’a finalement pas eu lieu. Le motif de ce report n’a pas été communiqué pour le moment. Son avocat et la famille sont consternés par cette situation d’incertitude. Aucune explication n’a été donnée ni de la part des officiers de Police judiciaire en charge de l’enquête, ni de la part des autorités responsables. Pour l’heure, même le lieu du défèrement n’a pas été dévoilé. Hier, le Vice-président du MAPAR s’est préparé pour un éventuel transfert vers Antananarivo, car dans un premier temps, il a été annoncé que le dossier allait être déféré au parquet du tribunal d’Anosy. On sait toutefois que la garde à vue de l’ancien ministre des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles Technologies a été prolongée. Sa garde à vue de 72h devrait prendre fin hier à 18h. D’après l’avocat d’Augustin Andriamananoro, Maître Rabenaivo Andriamisetra, « les enquêteurs se réfugient derrière les principes du délai de distance ». Le leader du MAPAR ayant été arrêté à Antananarivo, les officiers de Police judiciaire peuvent donc prolonger sa garde à vue. Il convient de noter pourtant que son audition a débuté lundi à 17h30 et a pris fin à 21h. Quatre heures d’audition donc pour cette grande figure politique proche de l’ancien président de la Transition Andry Rajoelina inculpé pour atteinte à la sûreté de l’Etat, réunion publique non autorisée, provocation de feux de brousse et violences contre des éléments des forces de l’ordre. Natif de Soamahamanina, on l’accuserait d’être l’instigateur des virulentes manifestations ayant opposé la population locale qui contestent l’exploitation aurifère menée par une société chinoise dans leur localité, et les éléments de l’Emmoreg dirigés par le Général Florens Rakotomahanina.
Affaire politique. Bon nombre d’observateurs se demandent pourquoi le dossier n’a pas été déféré hier. Les responsables sont-il encore en train d’attendre des ordres venant d’ « en haut lieu » ? Samedi dernier, les éléments de la Gendarmerie ayant participé à l’arrestation en plein enterrement d’Augustin Andriamananoro ont fait savoir qu’ils ne font qu’appliquer les ordres. Depuis le début de cette affaire, plus d’un évoque « une affaire politique dont l’objectif est de fragiliser le clan Rajoelina ». Pour ne citer que le cas du Sénateur Lylison René de Rolland qui est actuellement en cavale, les violences perpétrées par des éléments des forces de l’ordre au domicile de la députée de Mahajanga Rahantanirina Lalao alias Nina aux 67Ha, ou encore les violences perpétrées par des éléments spécialisés du GSIS contre la députée de Tana II, Lanto Rakotomanga survenues du côté de Namontana au mois de juin 2015. En tout cas, à l’allure où vont les choses actuellement, le Vice-président du MAPAR risque de passer les fêtes de fin d’année en prison. Joint au téléphone hier soir, son avocat a confirmé que les quatre jours de garde à vue commencent à peser sur la santé et le moral d’Augustin Andriamananoro qui reste enfermé dans sa cellule toute la journée. Pour aller aux toilettes, il doit demander une autorisation. Cependant, ses proches sont autorisés à lui rendre visite. Maître Rabenaivo Andriamisetra a aussi réitéré que l’ancien ministre ne fait l’objet d’aucun mauvais traitement. Aucune violence n’a également été infligée à son encontre. On attend donc le résultat du défèrement qui devrait avoir lieu ce jour soit au tribunal d’Anosy soit à Miarinarivo.
Davis R