mercredi, avril 16, 2025
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Autoroute Antananarivo-Toamasina : Des organisations de la société civile demandent la suspension des travaux 

Lancée en grande pompe, le projet d’autoroute continue à diviser.

Alors que le ministre des Travaux Publics, invité du journal du soir de la Télévision nationale ce mardi, a voulu éclaircir la situation sur le projet d’autoroute reliant Antananarivo et Toamasina, hier, les organisations de la société civile ont conforté leur position par rapport à ce projet. 

Une fois de plus, les 109 organisations de la société civile sont montées au créneau afin de s’opposer au projet d’autoroute reliant Antananarivo et Toamasina. Hier, dans un communiqué conjoint, elles ont fait appel au Président de la République pour une suspension immédiate et temporaire des travaux de construction. Cela, afin de permettre, selon la missive, à la tenue d’une concertation inclusive, et pour répondre à la détresse des populations impactées. « Depuis plusieurs semaines, des milliers de familles des communes concernées par les 80 km du premier tracé de ce projet d’autoroute vivent une situation dramatique, victimes d’expropriations forcées et abusives, ainsi de la destruction soudaines de leurs terres agricoles, principal pilier de leur survie », révèlent les OSC qui veulent s’en remettre à la bonne foi du président Andry Rajoelina.

Discussions

« Les droits fondamentaux de ces populations sont violés. Cela se fait de manière chaotique, sans aucune indemnisation juste et préalable, en dépit des dispositions de l’article 34 de la Constitution, et sans mesures de compensation », poursuit le communiqué. Pourtant, invité spécial du journal de la Télévision nationale, ce mardi, le ministre des Travaux Publics, Richard Rafidison a affirmé que toutes les normes environnementales ont été respectées avant le lancement des travaux de l’autoroute Antananarivo-Toamasina. Il a rappelé que des études d’impact et une consultation publique avaient été menées, et que le projet disposait des autorisations nécessaires. « L’autoroute est encore en construction, nous ne sommes encore qu’au stade de terrassement et de remblayage. Nous ne sommes même encore arrivés à la couche de base et il est ainsi normal, à cause des fortes pluies, si des rizières ont été couvertes par des remblais », a-t-il expliqué, tout en exposant que, « quotidiennement, il a des discussions entre les populations et les responsables du ministère des Travaux Publics ainsi que la société en charge de la construction ». 

Consultation publique

Le ministre assure que, sur le terrain, on peut dire qu’il n’y a aucun problème et toutes les parties s’entendent très bien. « Des travaux de cette envergure ne peuvent commencer qu’après les études environnementales et sociales. Entre le moment où on a effectué la pose de la première pierre et le début de la construction, il y a eu une période de consultation publique. Ce n’était qu’au mois de septembre 2023 que nous avons eu le permis environnemental provenant de l’Office nationale pour l’Environnement, et ce n’est qu’après cela que nous avons lancé la construction », a-t-il expliqué. Ce qui remet en cause la déclaration de Monsieur Nicolas Jean Rakotondramanana, représentant des villageois de la Commune d’Ambohimanga Rova, rapportée par les OSC. « Nous sommes désemparés face à des destructions massives menées sans notification, sans consultation ni préparation préalable. L’arrivée soudaine des bulldozers de SAMCRETE, rasant rizières et champs, a semé l’émoi et la panique au sein de notre communauté, qui se voit privée de ses principaux moyens de subsistance », a-t-il fait noter.

Incertitude

Face aux inquiétudes sur le tracé et les impacts environnementaux, le ministre a assuré que le site historique d’Ambohimanga n’était pas concerné et que des mesures d’accompagnement étaient prévues pour les agriculteurs affectés, dont un programme de travaux rémunérés et des distributions de riz contrairement à ce qu’on peut lire sur le communiqué des OSC qui indique qu’ « auprès des habitants concernés. A ce jour, selon les doléances reçues, la communication restreinte autour du projet crée une grande incertitude plus, aucun tracé officiel et définitif n’a été officialisé, contrairement à toutes les normes de conduite d’un tel projet ».  En tout cas, contrairement à leur dernier communiqué, 15 OSC ont retiré leur signature dont Conversation International, Alliance Aika ou encore WWF. Cela démontre un essoufflement du mouvement. Le ministre a en effet dénoncé les tentatives de blocage du projet auprès d’institutions étrangères et a appelé à l’unité pour soutenir cette infrastructure initiée par le président Andry RAJOELINA. Le ministère reste ouvert au dialogue avec la société civile et les populations concernées, a-t-il souligné.

Julien R.

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