
Le débat sur le projet de construction de l’autoroute reliant Antananarivo et Toamasina risque de se prolonger. Près de 24 heures après le communiqué des organisations de la société civile qui demandent l’arrêt immédiat des travaux de construction, le Gouvernement, à travers la ministre de la Communication et de la Culture a apporté sa réponse.
« Nous regrettons que certaines organisations de la société civile aient choisi de critiquer le projet minimisant souvent ses impacts positifs ». C’est ce qu’on peut lire dans un communiqué officiel du Gouvernement, publié hier par le ministère de la Communication et de la Culture pour répondre aux 109 organisations de la société civile qui ont demandé au président Andry Rajoelina, ce mercredi, la suspension immédiate et temporaire des travaux de construction. « Le Gouvernement demeure ouvert au dialogue constructif pour garantir que les bénéfices de ce projet profitent à tous », poursuit d’ailleurs la missive, après avoir indiqué que « les démarches qui ont été adoptées constituent le fruit d’un processus inclusif et participatif, où chaque voix a été entendue et prise en compte ».
Poursuite avec engagement
En effet, le Gouvernement a voulu couper court au débat stérile qui entoure le projet. Il se défend en mettant en avant les avantages que celui-ci présente. Comprenant une tranche ferme de 80 km jusqu’à Anjozorobe et des tranches conditionnelles de 170 km, ce projet stratégique est essentiel non seulement pour le développement économique mais aussi pour assurer une connectivité durable du pays. Le Gouvernement reste ainsi sur sa position. « La tranche ferme définie après multiples consultations publiques, vise à préserver les écosystèmes locaux, le patrimoine naturel et les rizières », continue la missive, avant d’ajouter que « ces consultations approfondies avec la population locales et les propriétaires concernés ont permis d’avancer dans la réalisation dont l’achèvement est prévu en décembre 2025 ».
Compensations en nature
C’est en effet une manière de répondre négativement à la demande des OSC de suspendre les travaux. De toute façon, au niveau du ministère des Travaux publics, on a déjà indiqué que des mesures d’accompagnement étaient prévues pour les agriculteurs affectés, dont un programme de travaux rémunérés et des distributions de riz. De son côté, selon le communiqué du Gouvernement, la société SAMCRETE prépare une étude pour proposer des compensations en nature aux personnes affectées par l’ensablement des rizières dans le cadre de ce projet d’autoroute. Quoi qu’il en soit, le Gouvernement, à travers le ministère de la Communication et de la Culture, a tenu à rappeler que ce projet améliorera significativement la qualité de vie notamment en réduisant le temps de trajet en désenclavant des zones isolées et en contribuant à la diminution des émission de gaz à effet de serre. Ces améliorations auront un impact direct sur l’emploi local, avec la création de nombreux postes pendant et après la construction, et sur la stimulation économique des zones avoisinantes.
Julien R