Le dynamitage des blocs de rochers d’Avaratr’Ankatso par la société Colas, prévu initialement pour le 14 mars dernier, puis reporté à la date du dimanche 15 mars, sera finalement effectué ce jour.
Plus d’un millier de personnes ont été évacuées à Avaratr’Ankatso pour la sécurisation du site dans le cadre de la destruction des blocs de rochers qui menacent, en contrebas, des habitations et leurs occupants. Le périmètre de sécurité, initialement établi à 200m autour des rochers, a par la suite été étendu à 500m. Ce jour, jour de l’opération de dynamitage des rochers, les lieux seront complètement bouclés et les établissements scolaires et universitaires ainsi que les lieux accueillant du public seront fermés. Sont concernés par cette mesure les fokontany d’Andranovory, Ankatso, Avaratr’Ankatso, Antsahamamy, Ambatomaro, Andraisoro. De même, les routes avoisinant ces zones seront fermées à la circulation entre 5 heures du matin et 18 heures.
Strict minimum. Depuis l’évacuation, les lieux sont inaccessibles, l’accès étant gardé par des éléments des forces de l’ordre. Evacués depuis le début une semaine, ces ménages sont hébergés, soit chez des proches, soit dans les centres d’hébergement proposés par les autorités. L’évacuation touche environ 250 familles, lesquelles n’ont pu emporter avec elles que le strict minimum : quelques vêtements, des matelas et quelques ustensiles de cuisine, les papiers importants et les objets de valeur peu encombrants tels les bijoux, mis en lieux sûrs. S’y ajoutent les animaux de compagnie tels les chiens et les chats, pris sous les bras en partant. L’essentiel de leurs biens est ainsi resté sur place.
Animaux. Ce départ forcé, bien qu’indispensable pour la sécurité des personnes, leur porte évidemment préjudice. Les ménages les plus touchés sont ceux possédant de petits élevages familiaux : quelques têtes de poules pondeuses et autres gallinacés, ainsi que d’autres espèces d’animaux de la ferme. Leurs propriétaires, du moins, ceux qui ne sont pas partis suffisamment tôt, dès le début de l’évacuation, n’ont pas pu déplacer ces animaux d’élevage. Leur survie tracasse ainsi leurs propriétaires, le périmètre étant complètement bouclé. Les animaux risquent de mourir de faim. « Qui va nous indemniser si nos animaux meurent, alors que ce sont pour nous des sources de revenus ? », s’interrogent-ils.
Compensation. Même interrogation pour les maisons d’habitation qui risquent d’être endommagés lors du dynamitage des rochers. Le risque d’avoir zéro compensation concerne avant tout, les propriétaires de constructions illicites. Rappelons qu’une grande partie de ces terrains, notamment ceux jouxtant l’université, appartenait à l’origine à cette dernière. Quoi qu’il en soit, le sujet des indemnisations et autres compensations des biens endommagés, n’a pas, pour l’instant, abordé selon quelques ménages interrogés. « Nous n’avons aucune information sur ce sujet. On nous dit seulement d’évacuer les lieux, et on le fait. Le reste, on verra », lâchent-ils.
Hanitra R.