Elle commencera à siéger bientôt. Longtemps attendue, la Haute Cour de Justice va enfin compléter les institutions de la quatrièmec République. Jusqu’à présent, il ne s’agissait que d’un épouvantail qui ne fait peur à aucun homme politique au pouvoir. Les régimes successifs ont affirmé vouloir la mettre en place, mais aucune avancée n’a été constatée durant les mandats des prédécesseurs du président Andry Rajoelina. Aujourd’hui, son installation va être effective. Ou du moins,les étapes ont toutes été franchies pour qu’il en soit ainsi.
Avec la HCJ, c’est une nouvelle étape qui est franchie
Les ministres et le président de la République ne pouvaient jusqu’à présent pas être poursuivis devant les juridictions ordinaires. Dans la constitution, il est mentionné qu’ils ne peuvent l’être que devant la Haute Cour de Justice. Sous le régime du président Marc Ravalomanana, la question de son installation n’a jamais été évoquée. Sous celui d’Hery Rajaonarimampianina, elle a été effleurée et après plusieurs atermoiements, elle a été abandonnée. C’est sous la présidence d’Andry Rajoelina qu’une véritable avancée a eu lieu. Les membres de la Haute Cour de Justice sont maintenant tous connus. Ils vont pouvoir siéger et traiter des dossiers qui ont été instruits par le Bianco. On sait que trois anciens ministres vont être les premiers à passer en jugement. On peut se réjouir du fait que plus personne ne peut échapper à la justice , et que ceux qui ont commis des abus seront sanctionnés comme les simples juridiciables. C’est une véritable épée de Damoclès qui est suspendue sur la tête de tous ceux qui sont tentés d’accomplir des fautes graves lorsqu’ils sont au pouvoir. La démocratie malgache est donc maintenant entrée dans une nouvelle ère. Il existe de véritables gardes fous et des balises au pouvoir des puissants. Les malversations et les abus de toutes sortes seront maintenant dénoncés et pourront être sanctionnés.
Patrice RABE