La plateforme des organisations de société civile oeuvrant pour l’environnement AVG ou Alliance Voahary Gasy, dénonce que Madagascar est gangréné par trois grands fléaux. Il s’agit notamment de la décentralisation non effective, du manque flagrant de vision surtout en matière de gestion des ressources naturelles ainsi que d’une corruption chronique généralisée. « Tout le monde est responsable, on doit tous s’y mettre et s’attaquer en priorité à la lutte contre la corruption dans les secteurs de gouvernance tels que la Justice, les Forces Armées et la décentralisation. Il y a des signes encourageants ces derniers temps, mais il faut soutenir les cercles vertueux qui commencent à s’organiser sans forcément être obligé de politiser le phénomène et sans avoir en même temps des états d’âme par rapport à tous les malfrats y compris les trafiquants des ressources naturelles », a évoqué Ndranto Razakamanarina, le PCA de l’Alliance Voahary Gasy, lors d’une rencontre avec la presse hier.
Score alarmant. Parlant de la décentralisation, « seuls 5% du budget national sont alloués aux Collectivités Territoriales Décentralisées composées notamment de 22 régions et de 1 600 communes dans toute l’île. Du coup, il n’y aura jamais de décentralisation effective », a-t-il dénoncé. Quant à la corruption chronique généralisée, l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) dans le secteur public du pays publié par Transparency International-Initiative Madagascar, ne cesse de reculer avec un score de 32/100 en 2012, puis 28/100 en 2015. Et l’an dernier, Madagascar a obtenu un score alarmant de 26/100, le classant à la 145e place sur 176 pays. « Cependant, le pays dispose de quatre organismes luttant contre la corruption, à savoir, le BIANCO, le SAMIFIN, le Conseil Supérieur de l’Intégrité et la Chaîne Pénale Economique et Anti-Corruption. Mais pour l’heure, on constate encore une impunité surtout pour les trafiquants de bois précieux, et ce, depuis 2009 », a réitéré Ndranto Razakamanarina. De son côté, Transparency International-Intiative Madagascar a soulevé que 2017 sera une année décisive pour Madagascar. « Les dirigeants devront faire preuve d’efficacité dans la lutte contre la corruption afin que le score de Madagascar reparte à la hausse et assurer la transparence dans l’organisation des élections présidentielles prévues en 2018 », selon ses dires.
A l’écoute. Par ailleurs, le PCA de l’AVG a fait savoir que l’Etat manque toujours de visibilité à long terme étant donné que ses programmes de développement sont limités à la période de mandat des dirigeants. Ainsi, « pour assurer une bonne gouvernance du pays, l’Etat doit être à l’écoute de la société civile. Cette dernière dénonce entre autres qu’il n’y a plus de sens de patriotisme à Madagascar. De notre côté, l’AVG ne cesse d’interpeller l’Etat à appliquer d’une manière effective les lois en vigueur pour lutter contre les trafics des ressources naturelles », a-t-il conclu.
Navalona R.