
Pour éviter une rupture d’aliments pour volaille, les provendiers membres de l’Interprofession aviaire (LFL, AGRIVAL, ACTIVO), avec l’appui du MINAE, optent pour l’importation de maïs et la « suspension temporaire » des achats locaux.
La décision est présentée comme responsable, mais économiquement, le signal est préoccupant. Le communiqué diffusé par l’Interprofession Aviaire de Madagascar (IPA) détaille pourtant une feuille de route crédible, indiquant un accès au foncier pour des cultures à grande échelle, la diffusion de semences améliorées, l’amélioration des techniques culturales, l’irrigation, la réhabilitation du stockage et la création d’une unité de coordination. Autrement dit, bâtir une filière maïsicole solide et prévisible. Or, en coupant l’écoulement du maïs national, on étouffe l’amont que l’on prétend fortifier. Quel producteur investira dans un forage, un séchoir ou un silo si, au premier choc, le débouché se ferme ? Dans tous les cas, les petits agriculteurs sont les plus vulnérables face à la situation et pourraient basculer vers d’autres filières.
Cercle vicieux
À court terme, l’importation sécurise l’aliment et évite la casse chez les aviculteurs. À moyen terme, elle installe une dépendance aux cours mondiaux, au fret et au taux de change ; elle alourdit la facture extérieure et transfère la volatilité internationale dans l’assiette malgache. Surtout, elle décourage la production locale, selon un producteur que nous avons interrogé, car quand le marché se dérobe, on sème moins. Et quand on sème moins, on organise la pénurie suivante. Bref, ce sera un cercle vicieux inévitable. Cependant, des alternatives existent pour traverser la crise sans sacrifier l’avenir. Parmi les solutions évoquées dans les coulisses figure la possibilité de fixer un quota minimal d’achats domestiques, complété par des importations plafonnées et datées ; généraliser les contrats de culture avec prix plancher indexé sur un indice public ; ouvrir des avances de campagne et des crédits saisonniers pour sécuriser trésorerie et intrants ; activer un stock stratégique de maïs et encourager le stockage privé par un avantage fiscal temporaire ; et surtout, rendre opérationnelle, dès maintenant, l’unité de coordination annoncée. Bref, pour les agriculteurs, protéger la filière avicole commence par sécuriser l’offre locale d’intrants. Les importations doivent rester un appoint, borné et conditionné à un calendrier ferme de reconstitution nationale. À défaut, on soulage l’urgence d’aujourd’hui… pour aggraver la crise de demain.
Antsa R.
Il est importé de plus en plus de riz et maintenant du maïs…..qui promets devenir autosuffisant et grenier de l’océan indien depuis des années ??? Devinez ??? Pour aider il est devenu Pdt de la sadec