Le ministre malgache de la Défense nationale persiste et signe que l’avion CASA CN-235 appartient à l’Etat malgache.
A peine révélée dans la presse française, que déjà l’information a fait du bruit dans le pays. L’armée malgache est mise en cause car l’avion en question, l’objet de cette affaire qui dégage un parfum de scandale, est contractée par le ministère de la Défense nationale au bénéfice de l’armée. Il s’agit, en fait, de l’achat d’un avion de type CASA CN-235 destiné au transport des troupes. L’acquisition de l’aéronef a déjà été annoncée en grande pompe dans le pays, et il « appartient actuellement à l’Etat malgache » a précisé le ministre de la Défense nationale, Richard Rakotonirina.
L’affirmation du ministre est rejetée par la société française Sofema, propriétaire de l’avion. Selon le journal français Le Monde, cette société « a résilié, le 16 novembre 2020, son contrat avec Madagascar et repris l’entière possession de l’appareil qui se trouvait depuis plusieurs mois immobilisé à l’aéroport Lanseria de Johannesburg ». Dans son courrier du 21 juin 2021 adressé au général Richard Rakotonirina, le président-directeur général de Sofema, Guillaume Giscard d’Estaing, a écrit à Richard Rakotonirina, selon Le Monde, et le rappelle sur « les défauts de paiement répétés du ministère de la Défense nationale ».
Madagascar a déjà procédé à des paiements s’élevant à hauteur de 578 000 euros mais la somme serait largement insuffisante par rapport aux échéances prévues dans les termes du contrat. « Le contrat de vente étant résolu, ces paiements ne sauraient être employés à l’exécution de celui-ci et nous affectons donc ces versements à la réduction de la créance de Sofema (…) dont le solde s’élève désormais, à la date de la présente lettre et sous réserve de tous coûts supplémentaires, à 4 973 658 euros », selon Le Monde, le patron de Sofema au ministre malgache de la Défense nationale.
Le Casa CN-235 fait partie de la vieille génération de cet avion de transport conçu par l’espagnol Casa et le constructeur indonésien IPTN, selon Le Monde. Il a été « mis sur le marché en 1987, il a d’abord servi dans l’armée de l’air du Botswana puis fait un bref passage au Togo en 2012 avant que Sofema ne décide de racheter l’avion pour préserver sa réputation » rapporte toujours le journal français. Madagascar aurait voulu acheter l’avion à 7,3 millions d’euros avec des prestations supplémentaires facturées plusieurs centaines de milliers d’euros, selon Le Monde. « Madagascar est un pays courageux, mais il n’est pas prêt à recevoir un appareil de cette nature. Nous avons signé ce contrat en toute bonne foi en appelant l’attention de notre client sur les obligations auxquelles il devrait se soumettre pour rester en conformité avec la législation internationale. Nous n’avons malheureusement pas eu des interlocuteurs toujours au fait de la chose aéronautique », a déclaré au journal Le Monde le PDG de Sofema.
Rija R.