Bien que le vol de rapatriement de l’équipage de la compagnie aérienne nationale continue de faire des remous, un autre avion a débarqué à Diégo. Vendredi dernier, à 15h15 heure locale, un biréacteur de marque Pilatus, immatriculé ZS-OFD, a atterri à l’aéroport d’Arrachart. De sources concordantes, six personnes se trouvaient à bord, dont le pilote et son copilote, ainsi que quatre autres passagers. L’avion d’affaires, en partance de Beira-Mozambique, appartient à la compagnie Comair Flight Service. Selon les documents de vol, le biréacteur assure le transport de quatre mécaniciens étrangers, spécialistes de l’aéronautique. Ces derniers ont pour mission le dépannage de l’hélicoptère d’un hôtel de luxe sur l’île paradisiaque d’Ankao. A leur arrivée à Diégo, ils ont été héliportés vers l’archipel. Ce vol n’a pas manqué d’affoler sur les réseaux sociaux, surtout dans un contexte dans lequel les autorités ont lancé, urbi et orbi, que le territoire malgache serait fermé, sauf pour quelques exceptions comme les évacuations sanitaires et les transports de marchandises. Divers messages aux navigants aériens ou « NOTAM » ont été édités, à savoir les NOTAM portant les références : FMMM-A0799/21 concernant la suspension complète des vols internationaux à destination de Madagascar ; FMMM-A0800/21 autorisant les vols destinés aux transports de marchandises ; FMMM-A0801/21 autorisant les évacuations sanitaires (médivac) et FMMM-A0802/21 portant sur le strict passage à l’aéroport d’Ivato pour tous les vols à destination de Madagascar. Ces documents, officialisés le 5 mai dernier, restent en vigueur jusqu’au 20 mai prochain, à minuit. Le vol de Diégo, avec à son bord des mécaniciens, rentre-t-il dans les motifs des NOTAM ? La question se pose, surtout dans un contexte dans lequel l’opinion publique suit de très près la rigueur des autorités face à la propagation de la Covid-19, et surtout la fermeture des frontières. De sources informées, on parle d’une dérogation spéciale, sans pour autant mentionner le signataire. Dans le cas d’usage, s’agit-t-il d’un cas impérieux ? En tout cas, les pilotes de l’avion à turbine et leurs quatre passagers attendent à Diégo, sans que le vol n’ait été repéré sur le site de localisation Flightradar.online. On parle d’un luxury resort à Ankao, celui qui a récemment hébergé la star hollywoodienne Tom Cruise, comme le propriétaire de l’hélicoptère à dépanner. Des éclaircissements s’imposent.
D.R
