Mamy Freddy Andriamalala dit Menalamba, Professeur des universités, Docteur (PhD) en Sciences politiques (Management public et Politiques publiques) et Diplômé de Recherche en Economie du développement et non moins ancien président d’un Groupe parlementaire au sein du CT, répond à nos questions. Interview :
En tant que spécialiste en Management des politiques gouvernementales et en Economie du développement, pensez-vous que l’évaluation du Gouvernement est un passage obligé pour gérer un pays?
A l’ère de la mondialisation actuelle. Les pays en voie de développement comme Madagascar perdent peu à peu le contrôle de l’action de développement économique et social au sein du territoire national. Coincé entre le global et le national, le gouvernement malgache fait face à une double crise de légitimité : D’un côté, la pression venant des marchés et des conditionnalités des bailleurs de fonds internationaux érode la souveraineté de l’Etat, donc sa légitimité aux yeux des citoyens ; de l’autre côté, le régime en place a quelques difficultés à répondre aux demandes sociales de plus en plus pressantes et ne peut que voir sa légitimité s’éroder petit à petit malgré ses efforts pour trouver des solutions aux niveaux nationaux, régionaux et communaux. Au vu de ce contexte, l’amélioration du fonctionnement de l’Etat, c’est-à-dire l’accroissement de l’efficacité de l’Etat semble le moyen pertinent pour rétablir la légitimité de l’Etat vis-à-vis de la population et des bailleurs de fonds. Pour ce faire, le président de la République devrait évaluer le gouvernement. L’évaluation du gouvernement est un outil de management public et de gestion du pouvoir.
En quoi consiste exactement l’évaluation ?
L’évaluation concerne une action et un acteur. L’évaluation du gouvernement porte d’abord sur les actions. A cet égard, l’Etat doit disposer d’une structure opérationnelle lui permettant de fournir d’informations objectives sur ses actions. Le système de Suivi-Evaluation en est parmi les outils les plus pertinents.