
Sans les moyens pour redoubler ou tripler, voire quadrupler pour certains, que faire après avoir raté le Bac ?
À Tana, plus de la moitié des candidats qui ont passé le Bac ont raté leur examen, plus précisément, 39 955. Certes, il y en a parmi eux qui vont pouvoir redoubler leur classe pour la prochaine année scolaire car ils ont ou les moyens, ou l’âge qu’il faut pour redoubler, ou les deux à la fois. Mais pour ceux qui n’ont pas cette chance, quel est le sort qui leur est réservé ? En effet, d’après les explications de Prisqualine Rabenary, Proviseur du Lycée Jules Ferry, seuls les élèves qui ont moins de 22 ans sont autorisés à redoubler, ou à tripler. «D’ailleurs, c’est déjà marqué dans leur livret de note s’ils pourront redoubler ou pas en cas d’échec», dit-elle. Donc, ce sera pareil dans tous les lycées publics car « c’est selon les textes ». Ainsi, pour ceux qui ont dépassé l’âge limite dans les établissements scolaires publics, s’ils en ont les moyens, ils peuvent rejoindre les écoles privées, ou suivre des cours pour se présenter en candidats libres lors de la prochaine session. Mais pour ceux qui ne sont plus autorisés à redoubler ou à tripler dans ces lycées publics alors qu’ils n’ont pas les moyens de changer d’école, malgré leur volonté, où vont-ils aller ou que vont-ils faire?
«Culture de l’excellence». En tout cas, le taux de réussite pour le LJF a connu une hausse par rapport à celui de l’année dernière, « environ 69% contre le 61% de l’année précédente», selon toujours Prisqualine R. Mais cela n’a pas pour autant eu un impact positif pour le taux de réussite global pour l’ex-province d’Antananarivo. Ce, surtout après que la note de délibération ait été portée à 9,75/20, «à cause de la culture de l’excellence», selon certains médias. De ce fait, parmi ces nombreux candidats ayant été recalés, il y en a sûrement beaucoup qui ne pourront plus repartir à zéro ou retourner dans les établissements scolaires publics à cause de leur âge, alors qu’ils n’ont plus assez de moyens pour rejoindre les écoles privées. Dans ce cas, soit ils vont se mettre à faire des petits boulots ne nécessitant pas de diplôme, soit ils vont seulement se mettre à vagabonder. Ainsi, pour eux, c’est le commencement d’une existence difficile. D’ailleurs, tous ceux qui ont décroché le Bac ne pourront pas continuer leurs études, dans les universités publiques. Tout est encore question de moyens. Ainsi, à leur niveau également, certains vont devoir se contenter de faire n’importe quoi, pour ne pas dire errer.
Arnaud R.