
«Motos, vedettes rapides, tous les moyens sont mobilisés par les contrebandiers pour l’acheminement des tortues vers l’extérieur…»
«Il y a des années passées, l’on a enregistré 45 tortues Angonoky. Puis, leur nombre a diminué de 5 à 1 individu en 2014. Et à l’heure actuelle, il n’en reste plus aucun. C’est ce que l’on a constaté durant une fouille de huit jours, par kilomètre carré, au sein même de leur habitat naturel, la baie de Baly à Soalala, laquelle s’étend sur 56 000ha», se plaint Andriamidôla, représentant de la fondation Durrell Madagascar, dans le district de Soalala, région Boeny. « On est face à une situation de détresse», a-t-il déclaré. La recrudescence du trafic de tortues, en particulier le type Angonoky, est alors dénoncée par cette association qui se dit être «déçue au plus haut degré». Les responsables locaux de l’Environnement ont été déjà alertés de la situation, selon les précisions. «A quoi bon continuer de conserver ces animaux depuis plus de vingt cinq ans, alors que tout un réseau, incluant autochtones, autorités, affairistes malgaches et étrangers, et même certains représentants des projets et départements publics environnementaux, s’acharnent de leur côté à voler, à exporter illicitement les Angonoky, réduisant nos efforts de conservation à néant?», s’est plaint le représentant de la fondation.
Solutions rapides. Une réunion d’urgence portant sur la protection des tortues s’est tenue dans la ville de Mahajanga, à laquelle ont participé toutes les parties pouvant être concernées par la conservation des Angonoky. Le but était alors de trouver ensemble des solutions rapides pour stopper le trafic des tortues. Douane, police de l’air et police de frontières,… tous les systèmes pouvant assurer le suivi et contrôle des richesses naturelles malgaches ont été mobilisés pour intensifier la lutte contre ce trafic dans la baie de Baly à Soalala. Selon toujours les explications émanant de cette même source, motos, vedettes rapides, tous les moyens sont déployés par les contrebandiers pour l’acheminement les tortues vers l’étranger. En somme, toutes les démarches effectuées dans le cadre du renforcement de la lutte pour la conservation des tortues ont été enregistrées auprès de la direction régionale de l’Environnement à Boeny.
Recueillies par Arnaud R.