Toutes les communautés incluant les autorités de la Commune rurale d’Ambolobozobe, dans la région Diana, sont conscientes de l’importance de la préservation des tortues marines et des dugongs.
Ces deux espèces marines vivant dans la baie de Rigny à Ambozobozokely sont menacées d’extinction en raison de leur braconnage. Auparavant, elles ont été chassées massivement pour leur viande qui était vendue sur le marché d’Antsiranana. Après l’intervention de divers organismes œuvrant dans la conservation tels que la Conservation Internationale et la C3 (Conservation Centrée sur la Communauté), la Fondation Tany Meva a également contribué à la lutte contre le braconnage de ces espèces marines en finançant un projet de conservation mené par l’ONG Soamaneva, et ce, à travers le fonds CEPF.
Conservation collective. Il faut savoir que la baie de Rigny renferme une forêt dense de mangroves servant de zone de reproduction des crabes et des poissons ainsi qu’une vaste échancrure constituant un habitat pour ces deux espèces marines endémiques de la région. De nombreuses associations locales comme la FIMIZA et la FMTBAR s’engagent déjà dans la protection de cette réserve marine en vue de protéger les tortues marines, les dugongs et les algues marines. Mais ce n’est pas tout ! Des eco-guards sont également impliqués dans la sécurisation de ce trésor marin. Ce sont notamment des élèves des classes de CE, CM1 et CM2 dans une école primaire publique (EPP) d’Ambolobozokely, un village de pêcheurs le long du littoral de mangroves dans la baie de Rigny. Ils sont formés sur les enjeux et les impacts de la conservation de cette réserve marine. Leur mission consiste à sensibiliser et à mobiliser quotidiennement la population locale, surtout lors des événements pour une conservation collective de la biodiversité, en marge des actions permanentes menées par des patrouilleurs dits Conservation Ambassadors comme l’association FPA, durant la période de pêche.
Acte patriotique. Toutes les parties prenantes de la Commune rurale d’Ambolobozobe contribuent à la lutte contre le braconnage de ces espèces marines en danger, et ce, avec l’appui de l’ONG Soamaneva. Celle-ci accompagne entre autres, la population locale étant donné que sa principale source de revenu provient de la pêche. Ce promoteur de projet a ainsi mis en place une autre activité génératrice de revenu : l’élevage de moutons au profit des associations de pêcheurs, en vue de soutenir une pêche durable. Ce qui leur permettra de respecter la période de pêche, outre leur obligation de n’utiliser que des filets aux normes et de respecter, en même temps, les zones de pêches afin de protéger les zones de nidification des espèces marines contre toutes les menaces. Il est à noter que les patrouilleurs, les ambassadeurs et les eco-guards ne sont pas rémunérés pour accomplir cet acte patriotique visant à préserver et sécuriser ce trésor marin. Ils sont déterminés à le protéger tout en le valorisant, malgré les menaces reçues des braconniers. Leur slogan en dit long : « Fano, ninakahy, ninao, nintsika jiaby. Arovako mba tsy ho lany Taranaka e».
Recueillis par Navalona R.