Les rencontres officielles du président Hery Rajaonarimampianina à New York, Washington, Paris et Bruxelles sont des préliminaires au déblocage des premiers fonds pour le redressement économique du pays.
En dehors des polémiques sur le bilan de l’actuelle mission présidentielle à l’extérieur, on peut déjà imaginer la suite en ce qui concerne le timing de la reprise des financements internationaux pour la reprise économique de Madagascar.
Programme d’urgence. Le scénario sera probablement le même qu’en 2012 où après avoir reçu la reconnaissance internationale, le régime Ravalomanana a décidé de renouer avec les bailleurs de fonds traditionnels. Le gouvernement Sylla avait alors préparé un programme d’urgence qui avait été soumis aux bailleurs de fonds lors de la réunion du Club des Amis de Madagascar, qui s’était tenue à Paris en juillet 2012. En tout cas, la logique veut que dès sa formation prévue la semaine prochaine, le premier gouvernement de la quatrième République planche sur le programme d’urgence qui servira de base à une éventuelle et probable relation avec les bailleurs de fonds dans les prochains mois qui viennent.
Contributeurs multilatéraux. On rappelle, en tout cas que lors de cette rencontre du mois de juillet à Paris, le gouvernement de Jacques Sylla avait décroché 2,3 milliards de dollars de promesse de financements. Le programme de base de ces financements était en fait une esquisse du Document de stratégie de lutte contre la pauvreté, un programme mis en œuvre avec la Banque Mondiale qui était d’ailleurs en tête des contributeurs multilatéraux avec le FMI et l’Union européenne. Mais cette fois-ci, les financements risquent de ne pas être aussi conséquents qu’en 2012 en raison du fait que ces derniers temps, les fonds internationaux se font plutôt rare. On rappelle sur ce point la déclaration du Country Manager de la Banque Mondiale à Madagascar Haleh Bridi qui nous a indiqué dans une interview que « dans un contexte de crise financière internationale, la disponibilité de l’aide publique au développement est limitée ».
Un milliard de dollars. Elle devait toutefois préciser, toujours lors de cette interview exclusive que « les divers partenaires de Madagascar ont près d’un milliard de dollars disponibles pour aider Madagascar ». Et comme il s’agit de programmes déjà existants mais suspendus en raison de la crise, le prochain exécutif peut s’attendre à plus, dans la mesure où les bailleurs de fonds seront disposés à octroyer de nouveaux financements. Raison pour laquelle d’ailleurs, le futur gouvernement doit faire preuve d’une très bonne capacité de négociation et de réalisation des programmes pour convaincre les bailleurs de fonds à ouvrir plus grand le robinet des financements. Comme l’avait d’ailleurs précisé Haleh Bridi, « les critères essentiels seront la performance du pays dans le domaine de la gouvernance et de la gestion économique, et la démonstration de sa capacité à utiliser l’aide à bon escient ». L’ancien Grand Argentier devenu Président de la République tiendra probablement compte de ce critère de compétence dans la nomination de son futur ministre des Finances et du Budget, un domaine qui relève de sa propre prérogative, car il fait partie des ministères de souveraineté.
R.Edmond