
Si d’habitude, beaucoup craignent davantage les inondations durant la période de pluie. A l’heure actuelle, c’est plutôt la sécheresse qui fait peur.
Pas une seule goutte d’eau dans les rizières sur la rive droite de l’Ikopa, plus précisément du coté d’Ambohitrimanjaka. La baisse presque inattendue du niveau de la rivière a comme causé ce phénomène qui demeure jusqu’ici, inexplicable. «Mystérieux!», disent certains. Pour d’autres, c’est tout simplement à cause de l’insuffisance de pluie. Certes, les récoltes du «vary aloha» ou riz précoce, typique de la région Analamanga devaient déjà avoir commencé depuis peu, ou viennent de prendre fin, pour certains endroits. Ce qui pourrait expliquer l’absence de l’eau qui devrait humidifier les rizières. Mais quand même, l’importante baisse du niveau de la rivière d’Ikopa qui devrait arroser une grande partie de la plaine d’Antananarivo, notamment la rive gauche et la rive droite (du coté du 6e Arrondissement), y est pour sûrement pour quelque chose.
Pas d’explications. D’ailleurs, jusqu’ici, les responsables au niveau de l’APIPA n’ont pas encore voulu s’exprimer davantage sur le sujet. L’on sait seulement après descente sur terrain que le niveau de l’eau a baissé en dessous de zéro du côté du pont d’Ampasika, comme dans beaucoup d’endroits. Ainsi, si depuis toujours, c’est plutôt la crainte d’une inondation au cours de la saison des pluies qui envahit les agriculteurs. A l’heure actuelle, beaucoup ont plus peur de «la sécheresse», à Tana. La situation fait également le buzz dans les réseaux sociaux. Certains en profitent ainsi pour affirmer que ce phénomène assez inhabituel avec la rivière d’Ikopa n’est autre que le résultat des mauvais agissements des gouvernants. «Qu’est ce qui ne s’est pas produit pendant ce régime?», se demandent certains. En tout cas, la baisse du flux d’Ikopa a déjà duré presque une semaine maintenant. Ce qui n’a pas manqué de ravir les riverains longeant ladite rivière, grâce aux nombreux poissons qui ont apparu comme par magie depuis le pont d’Ampasika, longeant la digue d’Ivato, jusqu’à Ambohitrimanjaka. L’apparition de ces innombrables fruits d’eau douce a été reçue comme une vraie bénédiction du ciel pour beaucoup, au point d’en faire leurs petits business. Tout ceci, malgré l’interdiction du ministère de la Pêche quant à la consommation de ces produits. Mais les poissons ont été tout de même consommés, et vendus à prix bradé. Hier, le panier bien rempli se vendait à 10 000 Ar.
Arnaud R.