Les frais de bus restent à 400 Ar par voyage par passager. Même topo chez les taxis qui comptent garder leurs tarifs habituels.
Pas de changement de tarifs pour les transporteurs en commun de la capitale, notamment les taxis-be, malgré la baisse du prix des carburants annoncée dans la nuit de mercredi dernier. Autrement dit, les frais de transport pour les transporteurs urbains et suburbains restent inchangés, même si le prix du gasoil a connu une diminution de 280 Ar par litre. «L’actuel tarif avec lequel nous travaillons s’aligne sur le prix du baril qui était de 100 dollars. Mais maintenant, même si le baril est seulement à 26 dollars, cela n’a pas vraiment eu d’impact sur le prix du gasoil, alors que celui-ci aurait dû baisser jusqu’à 1 600 Ar le litre. Cela pour dire que pour nous, cette récente réduction du prix du gasoil est loin d’être suffisante pour nous permettre de baisser à notre tour nos tarifs. L’Etat ne fait que se cacher derrière la vérité des prix», a expliqué le président de l’Union des Coopératives de Transport Urbain (UCTU), Bernardin Andriambinintsolomora.
Assemblée générale. Un avis qu’il partage avec ceux de la zone suburbaine. «C’est bien qu’il y a eu cette baisse de prix des carburants. Mais elle est trop dérisoire. Du coup, elle n’arrivera même pas à combler les dépenses liées aux réparations des véhicules. Qui plus est, les infrastructures routières sont toujours en mauvais état, provoquant des usures rapides sur nos véhicules. Sans parler des ristournes que nous devons à l’Etat. Donc pour nous, les frais de transport ne doivent pas changer, puisque la valeur de la baisse des carburants ne nous satisfait guère», explique un président de coopérative de la zone suburbaine. Alors, au final, le frais des bus va rester à 400 Ar, du moins pour le moment. Tout de même, pour sa part, l’Etat, par le biais de l’Agence des Transports Terrestres (ATT) d’affirmer que les subventions vont toujours bon train. «Ce sont ceux qui ont des dossiers à problème qui doivent encore attendre un peu plus longtemps avant de recevoir leur subvention», confie le Col Andry Rakotondrazaka, Dg de l’ATT. Et les transporteurs en commun de la zone urbaine et celle suburbaine entendent organiser une assemblée générale le 23 février pour en délibérer.
Du coté des taxis, eux aussi, les arguments sont les mêmes pour ne pas avoir à réduire leurs tarifications. «La baisse ne nous satisfait pas du tout. Il en faudrait plus pour nous convaincre de diminuer nos tarifs», confie Hery R., un chauffeur de taxi à Tana.
Demi-tarif. Cependant, pour les défenseurs du droit des consommateurs comme Henri Lenou, la baisse du prix des carburants doit avoir, au moins, un infime impact sur les tarifs des transporteurs. «Les frais de transport doivent être alignés sur le pouvoir d’achat des Malgaches. Les coûts de réparations encore trop élevés ne sont qu’un faux prétexte pour les transporteurs en commun», dit-il. Et pour beaucoup, l’idéal est de voir les passagers obtenir un demi-tarif. Quoi qu’il en soit, l’on pense qu’il appartient à l’Etat de trouver une meilleure solution pour remédier à tous ces problèmes.
Arnaud R.