Elue tout récemment par 200 businessmen Entrepreneur de l’année 2013 tout en remportant le trophée « TECOMA AWARDS », elle est très ambitieuse avec de nombreux projets en tête qu’elle envisage de réaliser prochainement. Il s’agit de Bakoly Razakanavalona, l’Administrateur général de Manda Sea Food, une entreprise se spécialisant en matière d’exploitation et d’exportation de fruits de mer. Elle est partie de la pêche traditionnelle pour devenir ensuite une grande exportatrice de fruits de mer. Mais comment a-t-elle vécu pour parvenir à ses fins ? Voici son portrait.
Identification des espèces. Fille unique d’une mère, résidant à Maevatanàna et travaillant dans la pêche traditionnelle ainsi que d’un père laborantin à l’université, Bakoly Razakanavalona a toujours étudié dans la Capitale. « Même si elle est un artisan-pêcheur, ma mère ne ménageait pas ses efforts pour subvenir à mes besoins surtout en matière d’éducation. Après avoir obtenu le diplôme de baccalauréat, j’ai suivi des études en Sciences Naturelles pendant deux ans à l’université. Je rejoins ma mère pendant la période de vacances scolaires. Je navigue en pirogue avec un filet pour capturer des poissons d’eau douce de 5 heures du matin jusqu’à 17 heures. J’amène une marmite, une allumette, du riz et du sel pour me nourrir tout au long de la journée. Je gagne de l’argent en vendant mes poissons. Ce qui m’a permis en même temps de financer en partie ma scolarité », a-t-elle raconté. A l’université, elle a acquis de nombreuses connaissances en matière d’identification des variétés et des espèces ainsi que le cycle biologique des animaux marins.
Normes européennes. Ensuite, Bakoly Razakanavalona a suivi des formations sur la technique de secrétariat et la comptabilité avant de s’intégrer dans le monde du travail. Entre 1990 et 1995, elle a travaillé au sein d’une société exportatrice de produits halieutiques en occupant le poste d’attaché de direction. Elle est ensuite promue chef de production de la société. Avec ses fortes expériences dans le secteur halieutique, elle et son mari ont décidé de créer une poissonnerie à 67 ha. Ils ont porté l’emblème de « Manda », le nom de leur premier enfant, très connu par le pseudo « Meizah », la star émergente en musique Rnb, Pop et Electro. En 1996, la poissonnerie Manda a réussi avec succès son essai d’exportation de fruits de mer tout en décidant de faire une extension de ses activités. En fait, « nous avons pu créer Manda Sea Food, une SARL équipée d’une usine construite suivant les normes européennes, et ce, avec l’emprunt contracté auprès de la banque SBM », a-t-elle ajouté. Maîtrisant bien son domaine, elle est capable d’identifier la variété, la qualité et le nom scientifique de chaque produit de mer. C’est d’ailleurs indispensable en matière de négociation commerciale sur le marché international.
Capacité de négociation. Parlant de son caractère, elle est responsable et dynamique. « Je prends toujours acte sans accuser autrui face à un problème. En outre, je trouve plutôt efficace de corriger les employés tout en faisant une carte sur table au lieu de les pénaliser quand ils font des erreurs. Mais des fois, il faut être sévère. Au niveau commercial, j’ai également une forte capacité de négociation envers mes partenaires voire mes adversaires », exprime-t-elle avec un air très sérieux. Cette opératrice maîtrise bien l’identification des espèces et la qualité des produits de mer. Mais qu’est-ce qui la fait plus de plaisir dans la vie ? – « J’éprouve une grande satisfaction quand j’atteints les objectifs que je me suis fixés. Je suis également très heureuse en sachant que les milliers de pêcheurs traditionnels éparpillés dans de diverses régions côtières de l’île avec qui je travaille, ont pu améliorer leur niveau de vie. Et ce qui me fait plus de plaisir, c’est de voir ma fille Meizah chanter devant de nombreux jeunes spectateurs et fans », a-t-elle répondu. Mariée et mère de quatre enfants dont trois filles et un garçon, Bakoly Razakanavalona consacre presque tout son temps à ses activités sans délaisser sa famille. « En plus, ma mère m’a beaucoup soutenu pour élever mes quatre gosses. J’en suis très reconnaissante. J’ai également pu transmettre la sagesse et le courage que j’ai eu à mes enfants. A preuve, deux d’entre eux ont eu leur baccalauréat à 16 ans. Quant à mon passe-temps, j’aime bien cuisiner pour ma famille et faire une sortie ensemble pendant le week-end. Et enfin, la politique ne m’intéresse pas du tout car ma société c’est ma vie », a-t-elle conclu.
Navalona R.