
La bande dessinée africaine à l’honneur à Angoulême. L’exposition « Kubuni » rassemble une cinquantaine d’auteurs issus de 48 pays d’Afrique Subsaharienne.
Jusqu’au 27 septembre, l’exposition Kubuni rassemble les bédéistes de l’Afrique subsaharienne. Parmi eux se trouvent quatre crayons malgaches. Les grosses pointures du milieu à l’instar de Pov Rasoanaivo, Dwa, Didier Mada Bd et Idah Razafindrakoto. Si les trois premiers sont des illustres bédéistes à ne plus présenter, Idah quant à elle est une jeune artiste qui brille dans le milieu des arts visuels. Pour l’illustratrice, la valeur n’attend pas le nombre des années. N’ayant rien à envier aux autres, son parcours artistique remarquable l’a emmené un peu partout dans le monde. De l’Asie à l’Amérique, en passant par l’Europe et l’Afrique sans oublier son pays natal. Elle travaille essentiellement sur des thématiques diverses, comme la sensibilisation environnementale et la citoyenneté.
Rejoignant ainsi les bédéistes du continent noir, ils représentent une diversité dans le microcosme.
Si « Kubuni » qui vient du Swahili, et signifie « création imaginaire », l’idée de l’exposition consiste à
« montrer que la bande dessinée africaine est une réalité et non un mythe, qu’elle se lit, se vend et qu’elle existe sous différents formats », et ce depuis longtemps. C’est aussi rappeler l’existence des auteurs originaires d’Afrique, selon Hilaire Mbiye Lumabala, enseignant-chercheur de l’Université Catholique de Kinshasa. Grâce à la multiplicité des réalisations et des traditions, reflet des différents visages de l’Afrique, l’exposition propose une vision plurielle du continent, dont témoigne le « s » apposé à « Afrique.s ». Cette exposition parle donc des bandes dessinées des « Afriques » évoquées à travers les œuvres de plus de cinquante autrices et auteurs issus de 48 pays d’Afrique subsaharienne, des résidents ou de la diaspora.
En effet, les bédéistes africains sont de plus en plus présents sur une scène internationale toujours plus mondialisée, preuve éclatante de la vitalité de cette bande dessinée. L’exposition permet au public de partir à la rencontre d’artistes et montre la réalité d’œuvres conçues et diffusées en Occident mais aussi sur le continent africain sur tous supports. En album, dans des journaux, en applications pour smartphones… Des bandes dessinées d’inspirations culturelles, linguistiques, puisent leurs inspirations dans des traditions graphiques et narratives anciennes, d’une grande qualité et diversité, à l’image des nombreux pays et régions qui composent le continent africain.
Zo Toniaina