Confortable. Le matelas de devises dont dispose la Banque Centrale de Madagascar lui permet de mieux gérer l’évolution de la monnaie nationale sur le marché interbancaire des devises.
À fin juin 2023, le stock des réserves officielles de change était de 2 287,3 millions de dollars US, indique l’institution financière dans sa dernière note de conjoncture économique.
Relativement faible
Ces réserves en devises qui représentent 4,7 mois d’importation laissent une certaine marge de manœuvre à la Banque Centrale qui, si elle l’estime nécessaire, peut intervenir sur le MID pour équilibre l’offre et la demande afin de maintenir une stabilité de l’ariary, ou au moins d’éviter une dégringolade. Sur ce point d’ailleurs, l’ariary a enregistré une dépréciation relativement faible. « Sur le premier semestre de l’année, la monnaie nationale s’est respectivement dépréciée de -1,1 % et de -3,3 % par rapport au dollar US et à l’euro. Au 30 juin 2023, l’ariary cotait 4 462,0 pour un dollar et 4 883,9 pour un euro », précise la Banque Centrale. Hier, le dollar était à 4 444,48 ariary et l’euro à 4 885,57 soit une quasi-stabilité au cours des deux derniers mois, c’est-à-dire de fin juin à début août.
Vanille
Quoiqu’il en soit, la mauvaise performance de la filière vanille est désignée comme la principale origine de la dépréciation de l’ariary. « La chute des recettes issues de la filière vanille a impacté le marché, malgré une décélération des paiements d’importations », explique la note de conjoncture de la Banque Centrale. Pire, « la vanille a perdu 58,4% de sa valeur à l’export, à la suite de la baisse de 57,1% du volume expédié et de 3,0% du prix ». Les exportations d’autres biens et services ont également connu ce ralentissement. « De même, les exportations de girofle ont ralenti à cause de la baisse de 14,3% du volume, et ce, malgré la hausse de 4,3% du prix ». Les exportations des entreprises franches ont affiché un ralentissement de 8,1%, suite à une baisse de leur volume (-4,4%) et de leur prix à l’international (-3,9%). Les exportations de cobalt se sont contractées de -66,6% en termes de valeur, compte tenu du repli de la quantité vendue (-20,8%) et du prix (-57,9%). Toutefois, les exportations de nickel se sont accrues de 7,7% grâce à la progression de 9,1% du volume exporté ».
Nickel
La situation est cependant appelée à s’améliorer d’après les projections de la Banque Centrale. Concernant plus particulièrement les paiements extérieurs, « une contribution importante des exportations du « nickel » serait attendue, en raison de la progression du prix au niveau mondial. Les exportations de cobalt et celles des entreprises franches s’amélioreront également grâce à l’évolution du contexte international ». Par ailleurs, « une hausse du volume des importations serait soutenue par le rythme de la croissance économique et accompagnée d’une prévision à la baisse des prix. L’amélioration des chaînes d’approvisionnement mondiales continuerait de réduire les coûts du fret. Le secteur du tourisme devrait poursuivre sa progression. Enfin, l’augmentation des flux d’investissement direct étranger serait notamment stimulée par le secteur minier». Une lueur d’espoir en somme, malgré une situation qui reste pour le moment pas très reluisante.
R.Edmond.