La signature du déblocage de ce financement a eu lieu hier au Palais d’Etat d’Iavoloha.
« Nous nous réjouissons de l’excellente qualité de notre partenariat avec Madagascar, surtout que celui-ci apporte des résultats palpables qui touchent les 26 millions de Malgaches ». C’est ce qu’a déclaré hier la Représentante de la Banque mondiale à Madagascar, Marie-Chantal Uwanyiligira lors de la cérémonie de signature de quatre accords de financement pour la réalisation de quatre projets d’envergure initiés par le gouvernement malagasy. Une manière pour elle d’affirmer que la coopération entre la Grande Île et l’Institution de Bretton Woods est au beau fixe. Cette signature survient quelques jours seulement après la rencontre entre le président Andry Rajoelina et le Directeur général des opérations auprès de la Banque mondiale, Axel Van Trotsenburg qui a eu lieu à Abidjan, en marge du Sommet IDA-20. Les quatre accords signés hier entre le ministre de l’Economie et des Finances Richard Randriamandrato et la Représentante de la Banque mondiale Marie-Chantal Uwanyiligira concernent un soutien financier d’un montant total de 490 millions de dollars, s’inscrivant dans le cadre de l’engagement global d’1,1 milliard de dollars débloqué par la Banque mondiale, au titre de l’année fiscale 2021 (allant du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021). Selon Marie-Chantal Uwanyiligira, le déblocage de ce financement a été approuvé au mois de juin dernier par le Conseil d’administration de la Banque mondiale.
Quatre projets. Ce budget de 490 millions de dollars servira à financer quatre projets structurants, dont 100 millions de dollars pour l’acquisition de vaccins contre la Covid-19 et au renforcement du système de santé ; 150 millions de dollars pour financer un projet de transformation économique pour la croissance inclusive en vue d’appuyer la relance après-Covid des petites et moyennes entreprises, ainsi que des entrepreneurs dans les domaines du tourisme, l’agribusiness et le numérique au niveau des régions Diana, Anosy, Atsimo Andrefana, Analamanga et Sainte Marie ; 200 millions de dollars pour la réhabilitation, la maintenance et l’amélioration du réseau routier à Madagascar ; et enfin 40 millions USD de fonds additionnels pour soutenir des projets innovants d’agriculture durable. Dans son discours, le président Andry Rajoelina a annoncé qu’une partie de ce financement sera utilisée pour renforcer la lutte contre le “kere” dans le Sud de Madagascar, mais aussi pour l’entretien périodique de 1 200 km de routes. Le Chef de l’Etat a notamment cité la RN2, RN7, RN4, RN34, RNT3A, RN5A, RN30, RN30A, RN57, RN12, RN45 et la RN25. Selon ses dires, 20% du réseau routier vont bénéficier d’une réfection.
Stabilité politique. Le Chef de l’Etat a aussi profité de cette occasion pour attirer l’attention de tout un chacun sur l’importance d’une stabilité politique qui, selon ses dires, «… est le garant d’une croissance soutenue et durable ». « Les études et projections faites par l’équipe du Plan Emergence de Madagascar ont démontré que pour pouvoir réaliser une croissance à deux chiffres et tripler notre PIB, il nous faudra assurer trois élections présidentielles de suite dans une alternance démocratique et pacifique. Nous sommes sur la bonne voie et nous devons tous penser à agir dans le but de maintenir ce cap », a-t-il déclaré. Andry Rajoelina d’ajouter que « l’heure n’est pas à la division ni à la dispersion mais à l’effort commun, constructif et patriotique ».
Priorités. De son côté, Marie-Chantal Uwanyiligira a affirmé que la Banque mondiale accompagne Madagascar dans ses priorités. Face aux impacts de la crise sanitaire, la Banque mondiale soutient les actions à moyen et à long termes qui ont des impacts directs sur la vie socioéconomique de la population. En ce qui concerne le vaccin contre la Covid-19, la Banque mondiale entend renforcer l’accès aux vaccins pour le continent africain. Actuellement, le taux de vaccination est seulement de 1% en Afrique. Une statistique inconcevable, selon la Représentante de la Banque mondiale qui a annoncé que l’objectif est de vacciner 40% de la population africaine à la fin de cette année et 60% d’ici mi-2022. Pour ce qui est de Madagascar, l’objectif fixé est de 50,5% d’adultes vaccinés en 2022. Elle a aussi laissé entendre que les travaux de réhabilitation de la RN44 seront terminés dans le délai imparti.
Davis R