La multiplication des opportunités d’emploi, l’amélioration du capital humain et la résilience aux chocs constituent les éléments clés du nouveau Cadre partenariat pays (CPF) dévoilé par le Groupe de la Banque mondiale.
Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque mondiale (GBM) a approuvé hier le nouveau CPF qui couvre la période 2023-2027. Pour Madagascar, cette nouvelle stratégie devrait aider à atteindre les objectifs de croissance inclusive et résiliente. Selon l’annonce faite par l’institution de Breton Woods, le CPF quinquennal est axé sur trois résultats de haut niveau. Le premier consiste à améliorer les opportunités d’emploi par une action transformatrice. Le deuxième à rendre la croissance plus inclusive en remédiant aux faiblesses et aux inégalités dans la prestation des services publics, en particulier dans les soins de santé et l’éducation, et en réduisant les inégalités spatiales et entre les sexes. Et la troisième à créer une résilience aux chocs susceptibles d’inverser les améliorations de la croissance ou d’aggraver les inégalités socio-économiques.
Défis
Pour la Banque mondiale, Madagascar doit relever des défis qui ont entravé son développement à long terme, malgré les vastes ressources. Le taux de pauvreté est resté à 75,2 % en 2022. Les investissements inégaux dans le capital physique et humain, la baisse de la productivité associée à une stagnation de transformation structurelle dans l’économie et la vulnérabilité aux chocs sont les contraintes les plus importantes pour le développement de Madagascar. Des problèmes de gouvernance omniprésents ont empêché des progrès significatifs en matière de réforme. Chacune de ces contraintes continue à limiter les perspectives d’un développement à grande échelle, la crise induite par la Covid et la famine dans le sud ne faisant qu’accroître leur importance. « Madagascar est à la croisée des chemins pour transformer ses défis de développement en une opportunité de trouver une voie pour sortir de sa situation difficile. La réduction de la pauvreté à Madagascar nécessitera une période soutenue de croissance inclusive robuste s’étendant sur plusieurs années, qui permettrait au pays d’accumuler des actifs et de construire une base solide pour sa transformation économique. Des progrès ne sont possibles que si l’appropriation politique du programme de réforme est renforcée et que le sort des populations pauvres et vulnérables est placé au centre du débat politique », a déclaré Marie-Chantal Uwanyiligira, responsable des opérations de la Banque mondiale à Madagascar.
Création d’emplois
Pour sa part, Marcelle Ayo, responsable des opérations de l’IFC (Société financière internationale) pour Madagascar a noté qu’un secteur privé fort est essentiel pour une croissance économique durable, la création d’emplois, l’inclusion financière et la réduction de la pauvreté à Madagascar. Dans le premier volet concernant l’amélioration des opportunités d’emploi par une action transformatrice, le CPF compte soutenir le pays pour favoriser la création d’emplois et l’augmentation des revenus ; selon les explications, cela passe par le développement de chaînes de valeurs sélectionnées, le renfoncement des bases de l’économie numérique et l’amélioration de l’accès aux services d’infrastructure de base. Le deuxième volet concernant le capital humain induit des investissements pour améliorer l’accès à une éducation et à des services de santé de qualité, pour promouvoir l’autonomisation des femmes et des filles et enfin pour améliorer les systèmes de sécurité alimentaire et pour réduire les retards de croissance. Pour le troisième volet concernant la résilience, le CPF compte apporter un appui pour accroître l’espace fiscal pour la résilience économique grâce à des réformes de la gestion des finances publiques, pour renforcer la gestion des risques de catastrophe en adoptant une approche régionale, multisectorielle, infranationale et spatialement intégrée, pour améliorer la protection sociale et le soutien aux moyens de subsistance en mettant l’accent sur un meilleur ciblage, des critères d’entrée et de sortie, l’appropriation nationale, la durabilité, l’inclusion économique et l’emploi, et pour améliorer la gestion des ressources naturelles en augmentant et en généralisant les investissements dans la gestion intégrée et participative des paysages terrestres et marins.
Antsa R.