Baovola, de son vrai nom Augustin Andriamiharinosy, décide de parler des Barea et des moyens pour arriver au plus haut niveau. La star du ballon rond des années 70, l’un des premiers Malgaches à partir chez les professionnels en France, revient sur sa génération et n’hésite pas à donner des conseils aux jeunes d’aujourd’hui.
Midi : Les Barea commencent à s’installer dans l’arène du football africain. Vous pensez que nous avons les moyens de jouer dans la cour des grands ?
Baovola : « C’est le rêve de chacun de nous. Pour l’instant, il y a beaucoup de choses à faire et notamment envoyer dans les grands clubs européens nos meilleurs éléments car le succès est à ce prix.
Ceci dit, je trouve que nous avons de très bons éléments aux Barea. Je pense à Faneva Ima, Dafé, Carolus et Anicet mais il faut encore plus pour espérer aller plus loin même si j’admets aujourd’hui que la génération actuelle me plaît et me rappelle la nôtre au début des années 70 avec Soanaivo, Babazy, Fandrata, Bevoavy, Ignace, Jean Laurent et notre gardien Younous. »
Midi : Qu’est-ce qui manque à Johann Paul et ses camarades pour vraiment réussir ?
Baovola : « Ils sont bons mais il faut qu’ils arrivent à pratiquer un football en rapport à leur petit gabarit c’est-à-dire privilégier la conservation du ballon et les balles à terre. C’est le travail des techniciens et qui sera facilité par nos qualités naturelles. »
Midi : Des qualités innées pour le football ?
Baovola : « Il y a un peu de ça mais aujourd’hui, il y a surtout le travail des centres de formation et des écoles de football qui ont un rôle capital à tenir en tenant compte de toutes les données car le football, ce n’est pas seulement toucher le ballon mais aussi prendre soin de la santé des joueurs, de leur nutrition et même de leur environnement. Autant de précautions qu’il faut prendre et plus particulièrement chez les 13 ans car c’est un tournant dans la vie d’un footballeur, parce que c’est à cet âge qu’il est le plus réceptif. »
Midi : Il reste à trouver un bon encadrement…
Baovola : « Le décor a nettement changé en mieux puisque nous avons en centaine des entraîneurs ayant la licence C, nous avons aussi suffisamment des licences B mais également des licences A. Le seul problème c’est que pour être efficace et rentable, il faut que ces techniciens encadrent des clubs sinon ce serait du gâchis. Sans la pratique, ils ne vont jamais progresser. »
Propos recueillis par Clément RABARY
