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dimanche, juin 30, 2024
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Baraminy Mbato : Une des légendes du morengy, parti trop tôt

Le boxeur que l’Ankarabe vénéré ! (Crédit photo: Charles Nosy Faly)

En plaçant différemment ses deux poings  en garde,  les pieds assez écartés, la tête bien haute, à la moindre erreur de son adversaire, il pouvait le mettre à terre en 10 secondes !

Il était encore jeune, mais le destin en a décidé autrement ! L’un des meilleurs boxeurs traditionnels est décédé, samedi 28 octobre dernier, à l’âge de 24 ans. Les passionnés de Morengy sont désespérés puisqu’ils ne verront plus Augustin Trefindrazana, alias Baraminy Mbato sur le ring. D’après les informations recueillies, son dernier combat date du 15 octobre à Ambilobe. Le combat fut assez dur pour le fanorolahy, ila connu une des plus lourdes défaites de son histoire.  Il devait ensuite assister à un tournoi  sur sept jours, mais a déclaré forfait à cause de sa maladie. L’asthénie et la fatigue affaiblissaient son corps. « Il n’avait pas d’appétit. Il a perdu du poids. Il a maigri. Ses yeux et ses paumes avaient viré au jaune », témoignait son ami. 

Destinée

Selon ses proches, le premier contact d’Augustin Trefindrazana avec le morengy remontait à bien longtemps, lorsqu’il avait à peu près 12 ans. Au début, il fréquentait les ainés, les accompagnait à la lutte. A force de les voir, il se disait, « Un jour je serai comme eux ». Vers ses 15 ans, il commence à s’entraîner et à participer aux petits tournois du village. En imitant les méthodes de ses mentors, il a fini par trouver son  propre style. L’essuyeur de blessures d’autrefois, blesse à son tour des adversaires de taille ! Remarqué par les organisateurs, il entre dans la cour des grands, alors qu’il n’avait que 18 ans. « Ces mains étaient tellement dures, elles fracturaient des fronts. De là lui vient le surnom Barre à mine en pierre, Baraminy Mbato ». Par ailleurs, il  était un fanorolahy réputé dans sa localité. Il sillonnait les  districts, renversant les boxeurs. Il était rapide, frappait à grands coups. Amateur de kick-boxing et de muay thaï, Baraminy mélangeait ces arts martiaux avec le morengy, une technique impressionnante ! En voyant une de ses vidéos durant laquelle il se battait avec bravoure, un journaliste d’Ankarabe, Jean Louis Rajerison, était persuadé qu’il  figurait parmi les  10 meilleurs lutteurs de la région Diana. « C’était  un guerrier. Rien qu’en regardant son entrée, sa manière d’entrer dans l’aire du jeu, son déplacement sur le terrain, on voyait qu’il maîtrisait tout  ce qu’il faisait. J’aime sa façon d’esquiver les coups. Il a ce “je ne sais quoi”, pour mettre son adversaire K.O. c’est son secret. Personne ne peut reproduire ce qu’il faisait. Respect… Adieu champion », regrette  un de ses fans.

La fierté

En effet, le morengy est très pratiqué dans le Nord de Madagascar. Certes, ce sport est en mutation, néanmoins, son âme demeure. En d’autres termes, il rassemble la population, met en exergue les jeunes combattants qui deviendront des stars. Baraminy Mbato, il faut le dire, a donné une existence concrète à la valeur de la boxe traditionnelle malgache. Sous un autre angle, étant un patrimoine immatériel, le morengy fascine les touristes des îles voisines, en l’occurrence, les Réunionnais, les Mahorais. D’ailleurs, le peuple de ces îles sœurs sont des héritiers de cet art martial. Identité commune, le «tombok’ondry maranitry» incarne l’indianocéanie.

Iss Heridiny

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