De la passion à la haine, le pas serait aujourd’hui franchi à tel point que certains fans d’hier déversent leur rancœur via les réseaux sociaux en fustigeant le choix de Nicolas Dupuis pour qui les héros de la CAN 2019 sont indétrônables et qu’il fallait encore compter sur eux malgré les réalités du terrain qui ne plaident plus en leur faveur.
Mais avant ces cadres qui doivent songer sérieusement à céder leur place à la jeune génération, le sélectionneur Nicolas Dupuis se trouve en première ligne pour ses choix inexplicables et inexpliqués. Beaucoup des férus du football demandent à la sortie de Barikadimy sa démission.
Place aux locaux. Et de rappeler que la Côte d’Ivoire a limogé son entraîneur au lendemain de la défaite contre l’Ethiopie et confié le groupe à Patrice Beaumelle. Ce fut aussi le cas au Niger après la déroute des Mena devant les Barea avec l’arrivée de Jean Michel Cavalli. Sous d’autres cieux, le limogeage de l’entraîneur reste donc la première solution.
Le match de Barikadimy a montré que les locaux peuvent très bien tenir la partie à l’image de Berajo et Tsito contrairement à ces joueurs évoluant en National 2 et plus particulièrement au FC Fleury pourtant cinquième de sa poule dans le championnat français. Mais allez expliquer pourquoi il y a dans le groupe quatre sociétaires de Fleury dont William Gros rarement aligné mais toujours présent même blessé. Pareil pour Dimitry Caloin ou encore Zotsara qui affiche cependant un léger mieux. Que dire du fils du président du club notamment Enzo Bedos qui est arrivé à Toamasina sans pour autant convaincre même à l’entraînement.
L’Ethiopie a donné l’exemple en s’appuyant sur ses joueurs du terroir et Madagascar non alors que le Pro League est déjà à sa 9ème journée avec ce que cela suppose de forme retrouvée pour certains.
Le poids de l’âge. La grande question est de savoir si aux yeux de Nicolas Dupuis, les joueurs locaux évoluant en Pro League souffriraient de la comparaison avec ces expatriés en 4ème ou pire en 5ème division.
Que dire des supposés cadres devenus des héros lors de la CAN 2019 en Egypte sinon qu’ils n’ont plus cette hargne de vaincre et encore moins le physique pour tenir pendant une heure. Le poids de l’âge sans doute. Lorsqu’on sait que Faneva Ima Andriatsima aurait aujourd’hui 37 ans et qu’il évolue dans un championnat de moindre calibre au sein de Al-Hamriyah aux Emirats Arabes Unis, cela devrait suffire à justifier sa demande en retraite internationale.
Certes Voavy Paulin joue en Egypte pour le compte du club El Maqassa mais à 34 ans, Rainilekely devait songer à passer le flambeau tout comme Bolida qui joue au Paris FC mais à 35 ans et surtout de retour de blessure avec seulement une vingtaine de minutes dans les jambes, il aurait dû se cantonner à sa première déclaration de ne pas venir.
Le plus flagrant reste le cas de Carolus Andriamahitsinoro devenu méconnaissable à 32 ans. Il n’arrive plus à revenir défendre notamment à Bahir Dar mais aussi à Barikadimy. Comme il ne marque pas, on comprend mieux la décision de son coach à Al-Qadisiyah qui ne l’a fait entrer en jeu qu’à la 90ème mn de son dernier match contre le leader du championnat en Arabie Saoudite, Al Hilal Saoudi.
Bref des paramètres snobés par Nicolas Dupuis qui a fait une sélection par les noms. Une faute qu’on ferait mieux de sanctionner si on espère encore réaliser des miracles aux qualifications pour le Mondial de Qatar. La réussite est à ce prix.
Clément RABARY