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lundi, juillet 7, 2025
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Base Toliara : Appels à la discussion pour une meilleure option de reprise des activités

Bachelier technique et désormais titulaire de certificats d’aptitude technique qu’il a décrochés au Kenya, Odon Fanambindrainy risque de continuer à pédaler sur son cyclo-pousse pour survivre. Et pourtant un emploi plus gratifiant l’attend chez Base Toliara si cette dernière
Fanomezantsoa Francklin Triomphe est fier des diplômes internationaux obtenus au Kenya

La réouverture de Base Toliara divise encore l’opinion publique à Toliara, une des villes qui souffrent  le plus de la pauvreté et du sous-emploi. Actuellement, l’opinion s’accorde à dire que la meilleure solution est de reprendre les discussions pour décider de ce qui est bon pour l’avenir de ce projet.

Surnommée la Ville du Soleil en raison de son fort ensoleillement de 3600 heures par an, en moyenne, Toliara a tout pour être une ville riche. Elle est la capitale de l’Atsimo-Andrefana, réputée pour ses richesses naturelles inexploitées. Malheureusement, Toliara a aussi cette mauvaise réputation d’être la ville la plus pauvre de Madagascar.

La ville des cyclo-pousses

Une pauvreté qui se manifeste par le nombre pléthorique de cyclo-pousses qui circulent dans les artères de la ville. La Cité du Soleil  pourrait être rebaptisée la ville des cyclo-pousses puisqu’elle compterait actuellement 15.000 unités de ce moyen de transport tracté par les forces des bras et des jambes. Traditionnellement, ce sont les paysans ayant fui la pauvreté des communes rurales qui sont les conducteurs de ces cyclo-pousses. Mais ces derniers temps de plus en plus de citadins s’adonnent à cette activité qui n’arrive pas forcément à nourrir son homme.  Âgé seulement d’une vingtaine d’années, le jeune Fanambindrainy est bachelier. Il a une certaine qualification pour avoir passé ses études dans un établissement technique de Toliara. Mais faute de travail, il a été obligé  d’enfourcher durant des mois un  cyclo-pousse  loué à 12.000 ariary par jour pour survivre, mais aussi aider son père à subvenir aux besoins de ses frères et sœurs. Mais le dur labeur dont il  fait preuve débouche parfois sur une déception car des fois, il ne parvient pas à gagner 15.000 ariary en une journée.  Encore heureux que sa formation technique en électricité lui permette de trouver des petits boulots occasionnels. Justement, il y a deux ans, il était en plein travail pour l’installation électrique d’un immeuble quand il a eu la chance de tomber sur une annonce lancée par Base Toliara pour le recrutement d’étudiants intéressés par un stage de formation au Kenya. « J’ai  constitué mon dossier pour le déposer rapidement, et Dieu merci j’ai été retenu après avoir subi des tests », raconte-t-il fièrement. Une belle opportunité qui pourrait  lui être très utile pour son avenir.

Techniciens qualifiés

Avec 23 autres jeunes tuléarois retenus pour cette opération, il a pu suivre durant 2 ans un stage de formation au sein de la National Industrial Training Authority au Kenya. Une formation théorique et pratique réalisée en partenariat avec Base Titanium, un des géants kenyans de l’industrie minière et qui leur a permis de devenir des techniciens qualifiés dans différents domaines comme l’électricité, la mécanique et d’autres techniques de précision relatives à l’industrie minière. Des compétences techniques qui risquent cependant de ne lui servir à rien parce que Toliara demeure, encore et toujours, une ville  où le taux de chômage est extrêmement élevé. « Il n’y a pas d’offres d’emplois, on n’a rien ici pour nous permettre de vivre dignement »,  témoigne Fanomezantsoa Franklin Triomphe, un autre sortant de cette promotion. Marié et père de 2 enfants,  lui aussi est au chômage et risque encore de grossir le rang des techniciens sans emplois.  Ce que ces jeunes n’arrivent pas à comprendre dans cette histoire, c’est le maintien de la suspension des activités de Base Toliara. « Toliara manque d’entreprise, et je me demande pourquoi on interdit à une grande société minière qui peut offrir des milliers d’emplois de travailler »,  s’interroge Stanislas, un autre stagiaire du Kenya. Lui et les autres jeunes réclament, en tout cas, la reprise des activités de Base Toliara. « Nous lançons un appel  au président de la République pour qu’il prenne des dispositions pour cette réouverture »,  scandent ces jeunes en rassurant que l’implantation de Base Toliara ne comporte pas de danger mortel. « Tel que nous l’avons vécu durant les stages effectués chez Base Titanium au Kenya, il n’y a aucun risque de maladie mortelle »,  ont-ils expliqué. La preuve, ils sont de retour auprès des leurs en très bonne santé. « Les détracteurs qui disent que Base Toliara mentent car ils ne sont même pas capables d’apporter des preuves  concernant leur affirmation ». 

Aberrant

À Toliara, en tout cas, la reprise ou non de Base Toliara divise encore et toujours l’opinion. Notamment chez les politiciens et les notables. Jean Rabehaja, député de Toliara I, ne cache pas son option pour la continuation des activités de Base Toliara. Opérateur économique  de son état, cet élu estime qu’il est aberrant de suspendre les activités d’une grande entreprise pourvoyeuse d’emplois et de développement dans une ville qui manque cruellement d’emplois. Une manière pour lui d’en appeler à  la sagesse de tout le monde pour régler le plus vite possible ce dossier. « Base Toliara  ne doit pas être un facteur de division entre  Tuléarois »,  soutient-il en proposant aux forces en présence de s’asseoir  autour d’une table pour discuter. « Je ne suis pas un avocat de Base Toliara mais j’estime que tout le monde gagnera à ce qu’il y ait une concertation en vue de prendre la bonne décision qui convient à l’intérêt du pays ». Pour lui, des négociations doivent être engagées  pour cette reprise qui doit aussi et surtout tenir compte des intérêts de l’Etat malagasy.  « L’économie malgache  peut tirer profit de cette reprise et l’État doit en prendre conscience et agir en conséquence». Un  appel à l’Etat que partage Jeannot Roberval, un notable de la ville de Toliara. « Nous attendons que l’Etat qui a contracté avec Base vienne nous voir et nous explique dans les détails les tenants et aboutissants de cette affaire afin que la population puisse savoir quels sont ses intérêts. Il faut absolument que l’Etat engage les discussions et voit avec nous quels sont les intérêts de la population locale et de l’Etat central en ce qui concerne notamment les ristournes », soutient-t-il. À propos des rumeurs sur la dangerosité des activités de Base sur l’environnement, Jeannot Roberval de répondre qu’aucun constat de décès des suites de ces activités n’a été répertorié. «Ces rumeurs sur la radioactivité engendrée par Base ne sont pas fondées ». Quoiqu’il en soit, la seule solution pour être fixé sur la situation réelle et l’avenir de Base, c’est  la discussion autour d’une table entre toutes les parties prenantes.

 R.Edmond.

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