Ils ont tellement donné, si bien qu’ils viennent de récolter le fruit de leurs engagements. La « Dream team sporting club » champion de Madagascar s’exprime à travers son président Heritiana Rabarijaona.
Midi Madagasikara : Comment avez-vous préparé le championnat ?
Heritiana Rabarijaona : Après les débâcles de 2017, que nous estimons injustes et qui nous ont fait très mal, (3è place nationale à Ambositra pour l’équipe U16 et 3e place à Toliara pour l’équipe U18), tout le monde a convenu que cette année 2018 sera l’année pour nous de panser nos blessures. Depuis octobre 2017, toute l’équipe s’était investie à fond. On a participé à une longue campagne de matches : on est Champion de Section Tana N1B, Champion Analamanga N1B, Champion Section Tana U20, Champion Analamanga U20 et on a aussi gagné le Challenge National Basket 3×3. Sportivement donc, on se présentait dans les meilleures conditions avant d’entamer le Championnat National U20 à Toamasina. Cependant, force est de reconnaître que l’organisation du Championnat en pleine période scolaire ne nous arrangeait pas, en effet tous les joueurs ont du sécher leurs études pendant deux semaines.
M.M. : Quels sentiments ressentez-vous avec ce titre ?
H.R : « De la fierté…, mais aussi du soulagement, car nos joueurs ont fourni tant d’efforts, tant de sacrifices. Imaginez-vous que parmi nos joueurs il y en a qui vont passer leur Bac d’ici à une semaine. Mais à la fin on a l’espoir et l’intime conviction que notre club est promis à un bel avenir. »
M.M. : « Les prochains objectifs du club ? »
H.R. : La pérennisation du club. Il faut savoir que tout à son début en 2010-2012, le club n’était formé que de joueurs « mercenaires », mais le projet a échoué. Alors on a viré le plein cap vers la formation des jeunes à partir de 2013. Et nos champions actuels des catégories U18 et U20 sont les fruits de cette formation qui a duré déjà depuis presque cinq ans. Nous sommes à l’aube d’intégrer la catégorie N1A, mais ce sera toute une autre histoire. Est-ce que nos moyens actuels nous permettront de faire face à toutes les obligations qui s’imposent ? Est-ce que nous serons capable de contenir les assauts des « grands clubs » dan le pillage de nos joueurs ?
M.M. : Depuis quand êtes-vous président club ? Qu’est-ce qui vous a poussé à le devenir ? A créer le club ?
H.R. : « J’ai intégré le club DTSC depuis l’année de renouveau en 2013 en tant que simple parent de joueur, mais c’est seulement depuis cette année sportive qu’on m’a confié la direction du club. Une fois de plus, c’est la campagne malheureuse de 2017 qui nous a incités à relever ce challenge. Et malgré le peu de moyens dont nous disposons, nous sommes une équipe très soudée et les résultats sont là. Souhaitons vivement que toutes les entités (Fédération, Ligue, Section, Partenaires,…) trouvent les formules adéquates pour ne pas endiguer l’épanouissement des clubs que ce soient les « grands clubs » ou les « petits clubs ». Car l’avenir du basket à Madagascar repose avant tout sur la capacité de tous les clubs de tous les recoins de l’île à fournir les meilleurs joueurs.
Anny Andrianaivonirina