
A ce rythme, certaines boutiques opérant sur l’Avenue de l’Indépendance risquent de fermer leurs portes. Avec ce que cela suppose de pertes aussi bien en termes d’emplois que d’investissements.
En France, les autorités des grandes villes perturbées par les manifestations parfois virulentes des gilets jaunes ont pris une décision en faveur des commerçants dont les activités ont été bloquées.
Parking gratuit
Certains maires de ces villes ont décidé ces derniers jours d’avant Noël que l’accès aux parkings des grandes artères commerçantes soit gratuit. Une décision très appréciée par les commerçants en question puisqu’ils vont pouvoir rattraper, du moins une partie des pertes enregistrées, dans le dessein d’aider ces opérateurs économiques à survivre. Dans la commune urbaine d’Antananarivo, c’est le contraire qui se passe puisque tous les ans, à chaque veille de fête, une période où les commerçants devraient faire le maximum, en termes de chiffres d’affaires, les autorités communales font tout pour les tuer, en autorisant ces manifestations commerciales et de loisir le long de l’Avenue de l’Indépendance. « Ce genre d’activités est peut-être utile en termes de divertissements, mais pour nous, c’est tout simplement antiéconomique », explique le propriétaire d’une boutique opérant depuis des années au niveau de l’arcade.
Concurrence déloyale
Et pour cause, les parkings de l’Avenue de l’Indépendance sont presque à 100% occupés par les stands autorisés par la CUA à vendre des marchandises dont certaines sont concurrentes à celles des magasins de l’arcade. « Faute de parking les clients ne viennent pas, alors que quand il n’y avait pas ce genre de manifestation, la fin de l’année est la période pendant laquelle nous faisons de très bonnes affaires», ajoute un opérateur qui estime que « c’est tout simplement de la concurrence déloyale et cela nous porte énormément de préjudice » Qui plus est, certains des occupants de ces stands passagers autorisés par la CUA n’ont même pas une carte professionnelle. « Ce n’est vraiment pas une bonne idée de nous pénaliser par ce genre de manifestations qui bloquent nos activités, alors que nous figurons parmi les grands contribuables aussi bien pour la CUA que pour le fisc en général ». Une manière de confirmer le caractère antiéconomique de ce genre de manifestations, pourtant autorisée par la maire Lalao Ravalomanana. Certains se posent d’ailleurs la question de savoir si la maire ou ses proches avaient une boutique formelle dans l’arcade, elle aurait autorisé ce bazar qui provoque, par ailleurs ces énormes bouchons à Analakely et ses alentours. La perspective d’une victoire d’un candidat qui a promis une autre manière de construire et de gérer les grandes villes malgaches en les comparant aux grandes métropoles comme Paris, Miami et autres, semble, ici réjouir l’opinion.
R.Edmond.