Ayant fait l’objet des critiques les plus souvent déplacées, le président de la Fédération Malgache de Football, Ahmad, savoure plus que tout autre la première qualification à une Coupe d’Afrique des Nations de beach soccer. Heureux comme tout, il n’a pas pour autant eu la grosse tête et parle de cet exploit contre l’Afrique du Sud, avec la manière la plus simple comme s’il s’y attendait déjà. Récit.
Midi Madagasikara : Arracher la qualification à la CAN de beach soccer devant l’une des plus grandes puissances africaines qu’est l’Afrique du Sud, cela procure une joie immense.
Ahmad : « Il est difficile de rester indifférent à ce succès de beach soccer même si je m’y attendais déjà dans la mesure où la FMF a tout fait pour y parvenir en s’offrant les services du Français Claude Barrabé et surtout en mettant sur la table près de 160 millions d’ariary. »
Midi : Quand vous dites 160 millions d’ariary, cela inclut aussi tous les autres frais pour aller aux Seychelles, au COSAFA Cup, du 9 au 11 avril puis à la CAN du 14 au 19 avril, toujours aux Seychelles ?
Ahmad : « Certainement pas car il nous faut encore trouver de l’argent pour pouvoir partir aux Seychelles. Il va encore falloir s’employer pour honorer ce rendez-vous africain. »
Midi : Revenons à la victoire en Afrique du Sud. Est-ce dû à la présence de Barrabé ?
Ahmad : C’est le fruit du collectif et plus particulièrement des joueurs qui ont déjà l’expérience des sommets africains. Mais si cela a marché cette fois, c’est qu’il y avait la touche Barrabé pour qui les détails comptent mais surtout la rigueur. Cette rigueur malgache a fini par payer à Durban. »
Midi : A vous entendre, ce sont des qualités qui nous faisaient jusque là défaut.
Ahmad : « C’est malheureusement le cas avec des entraîneurs malgaches qui ne sont pas coopératifs mais qui rechignent aussi à faire des recherches. Plus grave encore, ils n’ont pas cette rigueur propre aux nations performantes du football. Une fois tous ces défauts corrigés, il reste encore des joueurs de vestiaire chargés de forger un bon moral au groupe comme l’ont fait dernièrement Drogba pour la Côte d’Ivoire ou encore Patrice Evra pour l’équipe de France. Ramené dans le contexte malgache, j’aurais aimé charger Masondahy Dauphin de ce rôle de préparateur moral des Barea mais on verra cela en temps voulu et plus particulièrement lors de la CAN U17 que nous organisons en 2017. »
Midi : Parlant des moins de 17 ans, où en êtes-vous actuellement ?
Ahmad : « Le groupe est en place mais il faut toujours faire en sorte que cela évolue en faisant appel à d’autres joueurs. Sur ce chapitre, la FMF va travailler avec le ministère de l’Education Nationale afin que pour son traditionnel championnat scolaire durant les deux années à venir, le choix se porte sur la tranche d’âge 2000 et 2001 dans le but de pouvoir faire d’autres détections pour étoffer les Barea Academy. C’est vous dire que la FMF essaie de trouver tous les moyens pour rendre notre football encore plus compétitif. »
Propos recueillis par
Clément RABARY