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jeudi, juillet 10, 2025
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Belo sur Tsiribihina : A travers l’apiculture, le salut des mangroves

Razeny, fier de vendre son miel de mangroves à la foire Reniala du Menabe. Photo WWF.

A travers la mise en place d’un groupement d’apiculteurs, des pêcheurs du Menabe qui exercent également l’activité d’apiculteurs, qui génèrent des revenus importants tout en contribuant à la préservation des mangroves.

Razeny en est la preuve vivante. Ce « mpiandriake » (pêcheur) qui est également le président du groupement « Matavy Entea » (belle vue) des apiculteurs d’Antanandahy, un village au cœur des mangroves du delta de la Tsiribihina, sur la côte ouest de Madagascar, a pu tirer profit de ses activités de production de miel de mangroves, qui impliquent forcément la sauvegarde de celles-ci. En somme, il a su faire d’une pierre deux coups.

Changement climatique. Ce pêcheur qui vivait essentiellement de ses produits halieutiques, s’est rendu compte que le changement climatique a bouleversé son activité principale. « Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de vents en mer et moins de poissons », confie-t-il. « Les conditions climatiques ont vraiment changé. Pêcher en haute mer est devenu plus difficile pour les petits pêcheurs comme moi ». La situation l’a amené à s’adapter en produisant du miel de mangroves. D’autres lui ont emboîté le pas. Son groupement compte aujourd’hui 18 membres et bénéficie de formations en apiculture depuis 2012, dispensées par la fédération des paysans de la région Menabe FITAME (Firaisantsoan’ny Tantsaha Menabe) avec l’appui de WWF.

Foire Reniala. Razeny et son groupement ont participé à la troisième édition de la foire        « Reniala Menabe » du 31 août au 2 septembre 2017. Cette foire promeut depuis trois ans l’économie et la culture du Menabe. Razeny et ses collègues ont vendu leur miel de mangroves durant ces trois jours de foire et ont écoulé l’ensemble de leurs produits. Pour Razeny, son activité d’apiculteur  apporte un complément d’argent important car lui permet de payer l’éducation de ses cinq enfants. Pêche en mer le matin, il s’occupe de ses huit ruches l’après-midi. Chacune de ses ruches produit entre 15 et 20 litres de miel, vendus à 10.000 Ar le litre. Un rapide calcul permet de se rendre compte de l’importance et des bénéfices tirés de cette activité.

Surveillance. Razeny est aussi membre du comité de surveillance des mangroves de sa communauté. Son constat est que la conservation et la gestion durable des forêts de mangroves est le cœur de l’économie du miel dans la région Menabe. Un miel qui est parmi les plus appréciés de Madagascar. Selon lui, apiculture et conservation sont liées : « Il est capital de protéger nos forêts car s’il n’y a plus de mangroves, il n’y aura plus de miel et plus d’apiculture. Et surtout, des mangroves en bonne santé donnent du miel de bonne qualité et en abondance ». En deux phrases, tout est dit.

Recueillis par Hanitra R.

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