Première comparution devant la justice du meneur de grève estudiantine hier. Le jeune Berija Ravelomanantsoa pèse à son dos plusieurs chefs d’accusation dont l’organisation d’une manifestation publique sans autorisation, détention de « rongony » et atteinte à la sûreté intérieure du pays. Durant la séance qui a duré presque deux tours d’horloge, Berija a défendu sa cause en insistant sur le fait qu’il a juste revendiqué les promesses non tenues du Chef de l’Etat, et cela, sans aucune intention de le faire tomber. « On a beaucoup milité pour la réussite de l’actuel Président durant la période de propagande. Maintenant qu’il a sa place, il n’a pas tenu promesse. Quoi de plus normal si on lui rappelle ses dires… » a-t-on appris lors du débat judiciaire. Le meneur de grève d’Ankatso a été défendu par Me Willy dit Olala. « Si un père de famille promet quelque chose à son fils, il doit respecter sa parole. Si l’enfant lui rappelle à son tour cette promesse quitte à se révolter, il n’est pas question de le tuer. C’est l’image que je donne pour expliquer le cas de Berija. Oui, on est actuellement en train de le tuer en l’incarcérant à…Tsiafahy » a soutenu Me Olala. Un autre meneur de grève mais issu de l’université de Toamasina a vu aussi sa demande de libérté provisoire refusée par la justice. Il a comparu aux côtés de Berija mais avec un chef d’accusation moins lourd et moins nombreux. Sambahita, comme on le surnomme dans le milieu universitaire de Toamasina est taxé d’avoir organisé une manifestation sans autorisation. Des étudiants étaient venus soutenir leurs compères hier au palais de justice d’Anosy. Selon eux, ils militeront encore pour la libération de Berija et de Sambahita, et ce, en attendant le verdict de jeudi prochain.
Didi R.