La capitale se met aux couleurs, blanc, rouge, vert du drapeau national. Une ambiance de fête s’installe progressivement à l’approche du 55e anniversaire de l’indépendance. Les marchands de lampions, de pétards, de feux d’artifice et autres gadgets envahissent les rues du centre devenues pratiquement piétonnes. Les festivals au quotidien du centre-ville dérèglent la circulation. Ils favorisent des embouteillages monstres aux alentours de la ville. Mais comme c’est la fête, la tolérance est au rendez-vous. Les chauffeurs grognards n’y peuvent rien.
Besoin de paix
La population a besoin de paix et de sérénité. Son vœu profond est de vivre pleinement dans le calme les festivités du 26 juin. Les politiciens ont sans doute compris que le moment n’est pas favorable aux joutes guerrières et assassines mais au langage de retrouvailles, d’unité et de paix sociale. Le peuple malgache qui tient à affirmer au monde entier que Madagascar est indépendant. Qu’il en est fier même si la pauvreté s’y accroît de jour en jour et le place parmi les derniers du monde. 55 ans après la fin de la colonisation, la crise politique, économique et sociale continue d’étrangler et ne permet pas de s’épanouir et de se développer comme il faut. La bataille politique pour le pouvoir reste la grande préoccupation. On sait qu’elle sert plus les intérêts particuliers que l’intérêt général et elle ne semble avoir qu’un but, fragiliser la démocratie. L’économie semble être le dernier des soucis des politiciens qui ne rêvent que de conquérir le pouvoir pour s’enrichir. C’est cette expérience qui conduit à la structure de la société actuelle. La classe moyenne a pratiquement disparu et cède la place à un grand déséquilibre entre une très faible minorité extrêmement riche et une très grande majorité d’extrêmement pauvre. C’est l’image que retiennent les étrangers qui visitent notre pays. Il est grand temps de respecter les choix démocratiques des électeurs. Il faut laisser aux élus leur mandat pour qu’ils puissent tenir leurs promesses électorales. Le pays a besoin de se développer. Une aspiration qui ne pourra se réaliser que dans l’apaisement et la stabilité. Marc Ravalomanana, l’ancien exilé de retour au pays, a affirmé devant les militants TIM de l’Atsimondrano réuni en mini-congrès qu’il ne fera jamais de coup d’ Etat. Que son but est le développement. Qu’il recherche l’apaisement et la stabilité pour que les bailleurs de fonds puissent apporter leurs aides à notre pays. 90 % des ressources financières viennent des bailleurs de fonds. Ce langage pragmatique qui ne l’associe pas aux déstabilisateurs lui permet de préparer les élections communales de fin juillet. Le TIM, contrairement à d’autres partis qui réclament des présidentielles anticipées, veut défendre les acquis démocratiques. Le message est sans ambiguïté en cette période de veille de fête nationale.
Zo Rakotoseheno