
Si Madagascar a enregistré un léger mieux pour son Indice de Développement Humain (IDH), cette progression demeure trop marginale pour inverser durablement la tendance du sous-développement. Le rapport préliminaire du PNUD souligne que la Grande Île accuse un retard persistant sur plusieurs plans essentiels, révélant un besoin criant d’efforts multisectoriels, tant de la part de l’État que des acteurs économiques et sociaux. Avec un IDH corrigé des inégalités de seulement 0,375 (contre un IDH brut de 0,537), Madagascar reste classé parmi les pays à faible développement humain. L’écart entre les deux indices reflète une inégalité profonde dans l’accès aux services de base. Malgré les politiques publiques successives, les résultats ne sont pas à la hauteur des défis. Une croissance économique sans redistribution équitable ne permet pas d’élever significativement le niveau de vie de la majorité.
Les maillons faibles
Les trois piliers du développement humain — éducation, santé et revenu — peinent à évoluer de manière cohérente. L’espérance de vie progresse, mais reste inférieure à la moyenne mondiale. Le niveau d’instruction moyen plafonne à environ 5,4 ans de scolarisation, bien en deçà du seuil nécessaire pour stimuler la productivité. Le revenu national brut par habitant, corrigé du pouvoir d’achat, demeure l’un des plus faibles au monde. Le rapport insiste sur la nécessité d’un changement de cap en matière de gouvernance. Une meilleure transparence, une lutte effective contre la corruption et des investissements ciblés vers les zones rurales, où réside l’écrasante majorité de la population pauvre, sont des conditions indispensables pour accélérer le développement humain. L’alignement des priorités politiques avec les aspirations sociales reste le défi majeur. Bref, l’urgence n’est pas seulement de faire plus, mais surtout de faire mieux. Pour transformer durablement les indicateurs, Madagascar doit investir dans les capacités humaines, garantir l’égalité des chances et bâtir un modèle de développement centré sur l’humain.
Antsa R.