Des enfants scolarisés, des visages heureux… les ménages sélectionnés bénéficient de cet appui financier même pendant les périodes de vacances scolaires.
Dans le district de Betafo, 5 807 ménages répartis dans huit communes ont pu bénéficier du projet pilote «Vatsin’ankohonana» qui a pour objectif de fournir un filet de sécurité aux ménages les plus pauvres. Ces bénéficiaires ont vu leurs conditions de vie s’améliorer après avoir eu droit à ce transfert monétaire conditionnel (TMC) dont le montant change en fonction du nombre d’enfants à élever et à scolariser. «Depuis que j’ai eu accès à ce projet, non seulement mes enfants ont pu être scolarisés, mais ils ont également eu droit à une meilleure prise en charge sanitaire et nutritionnelle. Aussi, le projet m’a permis d’améliorer mes sources de revenus, puisque j’ai pu acheter des volailles grâce à l’argent que je gagne avec», en témoigne Marie Jeanine Razafindravao, une mère de famille habitant l’une des communes bénéficiaires du «Vatsin’Ankohonana», dans le district de Betafo.
80%. Concrètement, ce projet vise l’amélioration de l’accès à l’éducation primaire pour les ménages extrêmement pauvres et ainsi de promouvoir l’amélioration de l’état nutritionnel des enfants de 0 à 5 ans. Les bénéficiaires sont généralement les femmes vulnérables qui élèvent seules leurs enfants, après avoir été validées par la communauté villageoise. Cette communauté est composée entre autres du chef « fokontany », du directeur d’école, du responsable sanitaire… De ce fait, les montants à distribuer sont répartis comme suit : 20 000 Ar pour un ménage ayant un enfant de 0 à 5 ans, 30 000 Ar avec un enfant âgé de 6 à 10 ans, et 40 000 Ar si dans le ménage, il existe deux ou plus, âgés de 6 à 10 ans. Marie Jeanine Razafindravao a gagné pour sa part 30 000 Ar. Le TMC est distribué tous les deux mois, au niveau des agences de micro-finance et des kiosques (opérateur téléphonique). «Il faut que les enfants présentent un taux d’assiduité d’au moins 80% au niveau de leur école pour que l’attribution du Vatsin’Ankohonana ne soit pas rompue», précise Serge Rajao Harilala, directeur interrégional Antananarivo du FID (Fonds d’Intervention pour le Développement).
Coup de pouce. Quant à elle, Onitiana Realy, ministre de la Population, de la Protection Sociale, et de la Promotion de la Femme (MPPSPF), en se rendant hier dans le district de Betafo pour constater de visu l’avancement de ce projet pilote, n’a pas manqué de souligner que ce TMC ne peut pas remplacer un salaire ni une indemnité. «C’est une sorte de coup de pouce pour aider les bénéficiaires à améliorer leur vie et de mieux se développer. Si nous sommes ici ce jour (hier), c’est pour contrôler et vérifier par nous-mêmes s’il y a vraiment eu une amélioration du niveau de vie des cibles. Et effectivement, c’est le cas», a-t-elle lancé. Après avoir visité un lieu de distribution du Vatsin’Ankohonana à Betafo, elle et son équipe, se sont rendues dans le foyer de l’un des bénéficiaires résidant dans le « fokontany » d’Ambony Avaratra, pour des séances de conseil et d’encouragement.
39 000 ménages. A titre de rappel, ce projet du gouvernement malgache ayant débuté à Betafo a bénéficié du financement de la Banque mondiale et dont l’agence exécutrice est le FID. Il a été lancé en septembre 2014 pour se terminer en 2017. Une extension a été effectuée pour 4 ans (2015-2019), dans cinq régions composées de six districts pour atteindre 39 000 ménages.
Arnaud R.
