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dimanche, septembre 8, 2024
AccueilCultureBetatoato : Une sonorité silencieuse 

Betatoato : Une sonorité silencieuse 

La musique est l’un des éléments de la culture. Elle est également un moyen efficace pour la revendication identitaire. Madagascar a des centaines de rythmes. Ces cadences sont en concordance avec la nature et l’environnement de la région d’origine. 

Le jeune chercheur se penche sur l’histoire de ses ancêtres

La musique Betatoato est phagocytée par les rythmes de nos jours,  en sourdine aux profits de divers genres musicaux. Conscients de cette triste réalité, une artiste-anthropologue et un jeune chercheur historien, tous deux originaires de la région, essaient de faire connaître la culture bezanozano à travers le Betatoato. Diane Fitiavana alias Poula, une artiste qui consacre sa vie à rehausser la culture bezanozano. Dotée d’un Master 2 en anthropologie à l’Université de Toamasina, elle affirme que « la musique est la composante de la culture, alors que dans l’anthropologie, on étudie tout ce qui est culture, vie sociale… L’homme ne peut vivre sans musique !». Dès lors, elle enregistre des morceaux tels que Tsiradada, Akory lahaly, Izay tsy manana Lambahoany, Tsara vakana, Ngoma, You, Boom boom. Un album en vue, c’est la promesse de l’artiste. 

Diane fitiavana, la princesse de Betatoato

De son côté, le jeune chercheur Styve Razafindrainibe explique les origines du groupe ethnique, « quand on évoque les peuples qui existent sur cette partie orientale de Madagascar, notre imaginaire, nous autres Malgaches, nous renvoie souvent vers les Betsimaraka et les Sihanaka. Pourtant, il existe un autre peuple qui y est présent depuis le XVIe siècle, ce sont les Bezanozano ou les Antakay. Un groupe discret mais dont l’histoire est assez particulière et intéressante. Notamment le goût très prononcé des Bezanozano à la liberté et leur volonté de garder leur identité. Les évènements de mars 1947 en sont un parfait exemple, les Antakay figuraient parmi les seuls qui ont osé prendre l’arme contre la domination française ». 

L’histoire est la racine,  la culture est la branche. Alors, le jeune historien ajoute, « le folklore Bezanozano est ainsi caractérisé par ce désir de liberté et de volonté de garder son identité. Prenons le cas de sa musique traditionnelle appelée communément le betatoato. Malgré bon nombre d’emprunts à d’autres courants musicaux venus d’ailleurs, comme le kabosy ou le sodina, le betatoato a réussi à garder une certaine originalité, notamment les gestuels de danse, la chevelure des danseuses qui nous renvoient directement à la coiffure traditionnelle. le “Mizanozano”. Mais la musique betatoato a surtout gardé son statut et son usage social, elle continue d’être chantée et utilisée lors d’évènements majeurs comme les festivités durant la période de moisson ou des fêtes familiales des familles bezanozano …” 

En fait, tout fait social ou de culture est conforme à la raison, à la nature de l’homme et répond positivement aux besoins fondamentaux de la majorité des membres d’une communauté humaine. De ce point de vue, les valeurs revêtent un caractère dynamique et permettent ainsi à l’individu de vivre en équilibre harmonieux aussi bien avec lui-même qu’avec les autres. Elles ne brisent pas les structures psychiques des individus et ne marginalisent pas les sociétés qui en vivent, mais leur offrent plutôt les moyens de débloquer certains mécanismes sociaux grippés ou de dominer des phénomènes nouveaux et imprévisibles de manière à faire de l’homme le premier bénéficiaire du progrès. Les acquis historiques sont des valeurs qui se sont construites à travers l’histoire de l’humanité et dont la validité s’est toujours confirmée au-delà des changements sociaux ou des horizons culturels. 

Recueillis par Iss Heridiny 

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