Une contestation populaire agite actuellement le district de Betroka. À l’origine de cette fronde, le comportement jugé autoritaire et injuste du député Jean Nicolas Randrianasolo.
Fonctionnaires, forces de l’ordre, magistrats, enseignants et simples citoyens dénoncent à l’unisson des actes qualifiés de pression abusive. « Nous, population de Betroka, nous nous sommes mobilisés aujourd’hui pour dire non à l’injustice », clament les habitants, rassemblés en nombre pour exprimer leur colère face aux agissements répétés du député. Ces derniers affirment que ceux qui ne collaborent pas directement avec Jean Nicolas Randrianasolo sont systématiquement affectés, quels que soient leurs corps de métier. « Même les gendarmes, les policiers et les magistrats n’y échappent pas. Les enseignants se voient également affectés arbitrairement », martèle un manifestant. Le mécontentement est tel que des appels ont été lancés à l’endroit du président Andry Rajoelina et du ministre de la Justice à Antananarivo. Les habitants demandent expressément que cesse cette politique de pression et d’intimidation, qu’ils attribuent directement au député. Ils réclament également la libération de certains détenus, considérés comme victimes de règlements de comptes.
Oppression
Parmi ceux qui montent au créneau, Amiroudine Andrialemirovason de l’association FIZABEMI et non moins ancien candidat aux législatives contre l’actuel député, a tenu à faire une mise au point. « Ce n’est pas une question de rancune politique ou d’élection perdue. Je parle en tant que natif de cette ville. Même si certains me qualifient de Karana venant d’Inde, je reste un enfant de Betroka », affirme-t-il. Selon lui, l’utilisation abusive du nom du Premier ministre pour intimider les fonctionnaires est inacceptable. « Plusieurs agents sont sans portefeuille depuis un an. C’est inadmissible. Le nom du PM est utilisé pour faire peur à la population ». Face à cette situation jugée intenable, la population de Betroka appelle de toute urgence les autorités centrales à intervenir. « Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, nous ne voulons plus subir cette oppression. L’État est sali par les agissements d’un seul homme », concluent-ils. Une colère populaire qui ne semble pas prête de retomber tant que justice n’aura pas été rendue.
Julien R.