
Douze femmes, sept hommes et plus de 500 ménages approvisionneurs de manioc bénéficient directement du projet à Bevala, dans la commune d’Amboasary Atsimo. Il s’agit d’un projet pilote de transformation du manioc en « Gari », une farine de manioc utilisable dans une variété des recettes, changeant des modes habituels de consommation du manioc dans le Sud. Menée par la coopérative Mitambatrasoa, cette activité permet de transformer dix tonnes de manioc par mois, produisant deux tonnes de gari. De quoi améliorer les revenus des membres de la coopérative. Dans le cadre du projet AROPA (Appui au Renforcement des Organisations Professionnelles et aux services Agricoles), en effet, les producteurs bénéficiant de l’aide alimentaire du PAM travaillent collectivement dans des organisations, lesquelles reçoivent des équipements et bénéficient de formations de renforcement de capacités. Les capacités techniques sont améliorées avec l’aide du PAM pour une meilleure qualité des produits alimentaires et leur accès au marché en les liant au programme de repas scolaires, entre autres.
Les impacts du projet vont bien au-delà de la subsistance des petits producteurs car constitue un véritable moyen de lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté. Le projet soutient, en effet, les paysans producteurs de manioc, en créant des sources de revenus pour des centaines de ménages dans des régions où les faits liés à l’insécurité alimentaire et la pauvreté sont particulièrement visibles. Actuellement, plusieurs autres unités de transformation du manioc en gari existent dans plusieurs localités du sud.
Autonomisation des femmes. Le projet est innovant et permet à la fois de valoriser les productions agricoles locales, de réduire les pertes des récoltes, et d’autonomiser les femmes dans des localités régulièrement confrontées aux problèmes d’insécurité alimentaire. Faut-il rappeler que les régions du sud, parmi les zones les plus touchées par la situation, les régions d’Androy, Anosy et Atsimo- Andrefana, sont pourtant des zones de production importantes de manioc (2,6 millions de tonnes en 2015), mais que les récoltes ne sont pas toujours valorisées, et une grande partie serait même perdue (en 2016, El Nino a été à l’origine de la perte de 90% des récoltes). Le projet de transformation du manioc en gari permet ainsi de faire d’une pierre deux coups, voire davantage, et est appelé à être mis à l’échelle.
Hanitra R.