La première édition du festival culturel inter-établissement, organisée par l’Association des Jeunes Préparant les Leaders de Demain (AJPLD) à l’Amphi Polytechnique de l’Université d’Antsiranana du 22 juillet au 26 août dernier, a été saluée par les passionnés de culture malgache.
Tononkalo, kabary, et danses traditionnelles ont été les disciplines proposées… Après un mois de spectacle, les membres du jury sont finalement parvenus à désigner les lauréats, à savoir Toamim Vognono (Tonokalo), Nonot Randriamisara (kabary), et l’Association des étudiants de Nosy-Be à Antsiranana pour la catégorie danse traditionnelle.
Étant siège du logos, l’Université a été exclusivement choisie pour rehausser l’art ancestral. Une activité singulière, loin de ces organisations classiques mettant en avant le déhanchement, les « concours goulou-goulou », et les soirées bling-bling Miss et Mister. Cette fois-ci, c’est le savoir-faire des aïeux que les initiateurs mettent en exergue. Encore faut-il dire que ce genre d’événement attire les jeunes. Les 800 personnes présentes en sont la preuve irréfutable. Celles-ci, bourrées de la culture occidentale, se sentent de plus en plus déracinées. Dès lors, elles cherchent à acquérir de nouveau ce qu’elles ont égaré.
La tradition est l’épine dorsale de la culture. Les universitaires d’Antsiranana ont pris conscience de son importance. Ainsi, la conserver est une évidence. Autrement dit, l’unité dans la diversité tant prononcée ici et là a été concrétisée par ces étudiants. La nouvelle génération diegolaise a montré l’exemple. Elle a laissé derrière elle les querelles insignifiantes, a brisé la glace gelant la relation entre les Malgaches. Bref, une séance de partage afin que l’un découvre la culture de l’autre.
Toutefois, les coordinateurs ont été maigrement sponsorisés. Hormis le responsable de la direction régionale de la Communication et de la Culture de la région Diana qui a soutenu de loin le projet, les autorités locales ont complètement ignoré les efforts effectués par ces «leaders de demain». Pourtant, hisser la culture malgache figure noir sur blanc parmi les Velirano du président de la République. « Nous avons frappé à plusieurs portes, mais… il n’y avait personne… Nous avons pu relever le défi, car nous sommes courageux et nous avons utilisé les moyens du bord », se confie avec fierté un des membres de l’AJPLD.
En somme, la première édition n’est que le début. Les organisateurs sont confiants. Ambitieux, ils envisagent déjà leur prochain coup de maître avec ou sans l’aide des intendants.
Iss Heridiny