Selon notre source, le Conseiller spécial à la Présidence se montre très coopérative pendant l’enquête.
Le délai légal de garde à vue de 48 heures pour le Conseiller spécial auprès de la Présidence de la République, Claudine Razaimamonjy ayant expiré hier, elle aurait donc dû être libérée. Ce qui n’était pourtant pas le cas. En effet, elle est toujours maintenue dans le local du Bureau Indépendant Anti-Corruption à Ambohibao. Les enquêteurs auraient décidé de prolonger la garde à vue de la patronne de l’hôtel « A&C » Ivato. Une source bien informée a expliqué qu’ « il ne s’agit pas de prolongation de garde à vue mais d’une nouvelle garde à vue pour une autre procédure dans le cadre d’un autre dossier ». Hier, les enquêteurs du Bianco ont notifié ses avocats sur la fin de sa première période de garde à vue et sur le début d’une nouvelle garde à vue. « Cette initiative a été réalisée conformément à la loi en vigueur », a-t-on indiqué. Faut-il rappeler que la baronne du parti au pouvoir est inculpée pour plusieurs dossiers liés à des affaires de détournement et de corruption. Au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue à Ambohibao mardi dernier, le Directeur territoriale du Bianco en charge de la Province d’Antananarivo, le Général Ratovoson Benjamina a déclaré que Claudine Razaimamonjy est poursuivie pour des affaires liées à l’exécution de marchés publics. Les faits auraient été commis à Antananarivo et à Fianarantsoa, mais aussi dans d’autres provinces. « Les investigations y afférentes exigent des déplacements en provinces et nécessitent des recoupements et d’autres actes d’enquêtes à effectuer », soutient notre source.
Conditions de détention. A l’allure où vont les choses, la propriétaire de l’hôtel « A&C » ne recouvrera pas la liberté dans les prochaines heures. Notre source a d’ailleurs laissé entendre qu’à la fin de cette nouvelle garde à vue qui a débuté hier, une autre nouvelle garde à vue concernant un autre dossier pourrait encore être initiée. Elle pourrait donc être gardée à vue pendant plusieurs jours. L’objectif serait d’éviter la fuite d’informations et de sécuriser les preuves. Elle ne devrait également avoir aucun contact avec les témoins et les autres personnes soupçonnées d’être impliquées dans ces dossiers. Une source proche du dossier a aussi fait savoir que les conditions de détention de Claudine Razaimamonjy sont bonnes. Les enquêteurs l’auraient autorisée à faire parvenir tout ce dont elle a besoin mais elle s’est contentée d’utiliser ce qui est déjà disponible dans son lieu de détention. A en croire notre source, Claudine Razaimamonjy se montre très coopérative durant l’enquête. « Assistée par ses avocats, elle a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées », soutient-on. Elle ne fait également l’objet d’aucune pression, ni violence physique ou morale. Depuis le début de sa garde à vue, ses proches se succèdent pour la rencontrer et pour apporter ses repas. Toutefois, toutes les visites se déroulent en présence d’agents du Bianco. En quelque sorte, les faits et gestes de la patronne de l’hôtel « A&C » sont surveillés de près. Notre source a également laissé entendre que les agents du Bureau Indépendant Anti-Corruption vont poursuivre les arrestations à Antananarivo, à Fianarantsoa et dans d’autres provinces. Des témoins seront également convoqués à Ambohibao.
Mandat général. En réponse aux partisans du parti HVM qui évoquent l’existence de vices de procédure, le Bianco explique que « les six directeurs territoriaux du Bianco disposent d’un mandat général émanant du Directeur général Jean Louis Andriamifidy pour procéder à ce genre d’opération. « Tous les agents du Bureau sont assermentés. Par ailleurs, la procédure légale prévue par la loi a été scrupuleusement respectée lors de l’arrestation de Claudine Razaimamonjy à Mahamasina et pendant l’enquête », soutient-on. En évoquant l’existence de vices de procédure, l’on constate que le parti au pouvoir n’est pas du tout prêt à instaurer l’Etat de droit et à lutter contre la corruption et les détournement de deniers publics. Ils souhaitent uniquement étouffer cette affaire pour éviter d’aller dans les débats de fonds. Bon nombre d’observateurs estiment qu’il serait mieux pour le régime de laisser la Justice faire son travail pour prouver l’innocence de cette personnalité proche du couple présidentiel, et afin que le régime puisse prouver sa détermination à lutter contre les malversations au niveau de l’Administration. D’autant plus que cette affaire est suivie de très près par la Communauté internationale.
Davis R